Wilkes-Barre, Pennsylvanie

1932

Choftim (שופטים – Juges)
Deutéronome 16:18–21:9 et Isaïe 51:12–52:12

La paracha trace les fondements d’une société régie par la justice : tribunaux équitables, interdiction de la corruption, limites du pouvoir royal, rôle du prophète, lois de la guerre et responsabilité collective. Dans la haftara, lue dans le cadre des sept semaines de consolation après Tisha BeAv, le prophète Isaïe annonce la fin de l’exil, le réveil de Jérusalem, et la marche vers la rédemption. Le peuple est appelé à se relever, à se purifier, à se préparer à la délivrance.

Deutéronome 16:20
צֶדֶק צֶדֶק תִּרְדֹּף
C’est la justice, la justice seule que tu dois rechercher

Fondée en 1863, Ohav Zedek (אהב צדק – Celui qui aime la justice) est l’une des plus anciennes institutions juives de Wilkes-Barre, ville ouvrière du nord-est de la Pennsylvanie. Elle fut établie par des immigrants venus d’Europe centrale, notamment d’Autriche et de Hongrie. En 1892, la communauté fut officiellement enregistrée sous le nom de Congregation Ohav Zedek Anshe Ungarn[1].

Le bâtiment actuel[2], construit en 1932 selon les plans de l’architecte Austin Reilly[3], adopte un style mauresque, avec une façade ornée de tuiles colorées. L’intérieur présente une particularité rare : la galerie des femmes est suspendue depuis la structure supérieure, évitant les colonnes qui obstruent la vue — une innovation architecturale notable. Le chantier fut dirigé par l’entrepreneur William Schmalzriedt[4].


[1] Congrégation Celui qui aime la justice – Les hommes de Hongrie : Congregation : terme anglais courant dans les noms de synagogues américaines, Ohav Zedek (אהב צדק) : hébreu pour Celui qui aime la justice, Anshe Ungarn (אַנשֵי אוּנְגַארְן) : yiddish pour Les hommes de Hongrie.
[2] La synagogue Ohav Zedek peut être explorée en ligne grâce au projet Synagogues360, qui documente visuellement les lieux de culte juifs à travers le monde. Lien direct
[3] Austin Reilly : Architecte actif dans le nord-est de la Pennsylvanie dans les années 1920–1930, Austin Reilly est connu pour avoir conçu plusieurs bâtiments publics et religieux dans le comté de Luzerne. Son style mêle influences mauresques et fonctionnalité moderne. Il est mentionné comme architecte principal du bâtiment de 1932 dans les archives municipales de Wilkes-Barre.
[4] William Karl Schmalzriedt (1911–2001) : Entrepreneur en bâtiment basé à Wilkes-Barre, Schmalzriedt dirigea la construction de la synagogue Ohav Zedek en 1932. Il est cité dans les registres de chantier et les archives de la communauté comme maître d’œuvre. Il participa également à la restauration du bâtiment après les inondations de 1972 causées par la crue de la rivière Susquehanna.

Har Brakha, Samarie

1983/90

Re’eh (רְאֵה – Vois)
Deutéronome 11:26–16:17 et Isaïe 54:11–55:5

Moché appelle le peuple à voir et à choisir : bénédiction ou malédiction, selon leur fidélité aux commandements. Le texte développe les lois sur le culte centralisé, la cacherout, la tzedaka et les fêtes de pèlerinage. La haftara d’Isaïe évoque la consolation de Jérusalem reconstruite et l’alliance éternelle entre Dieu et son peuple.

Deutéronome 11:29
וְנָתַתָּה אֶת-הַבְּרָכָה עַל-הַר גְּרִזִים
Tu placeras la bénédiction sur le mont Guérizim

C’est en Samarie, sur les pentes du mont Guérizim, que fut fondée en 1983 la communauté juive de Har Brakha (הר ברכה – Montagne de la bénédiction). Le choix du lieu n’est pas anodin : il correspond exactement au verset de Re’eh, qui désigne Har Guérizim comme le site de la bénédiction lors de l’entrée du peuple en Terre promise.

Har Brakha fut fondée dans le cadre du mouvement des implantations post-1977, à une époque où la Samarie retrouvait une présence juive après près de deux millénaires. Initialement établie comme un avant-poste militaire de type Nahal, elle fut démilitarisée et transformée en communauté civile à Yom Ha’atzmaout 1983.

La yéchiva dirigée par le Rav Eliezer Melamed, auteur de la série halakhique Peninei Halakha, est devenue un centre d’étude et de rayonnement spirituel. Elle attire chaque année des dizaines d’étudiants, dont beaucoup choisissent de s’installer durablement sur place après leurs études.

La synagogue principale de Har Bracha, construite dans les années 1990, adopte un style sobre et fonctionnel, typique des implantations de montagne : pierre locale, coupole basse, et vitraux inspirés des bénédictions bibliques.

Aujourd’hui, Har Brakha compte plus de 3.000 habitants, répartis en plusieurs quartiers. La population est majoritairement composée de jeunes familles religieuses, avec une forte natalité et une vie communautaire dynamique. On y trouve des écoles, des jardins d’enfants, des commerces, et une bibliothèque judaïque.