La plus grande soucca du monde revient à Jérusalem

Au chapitre 23, aux versets 41 à 43 du Livre du Lévitique, il est écrit :

מא וְחַגֹּתֶם אֹתוֹ חַג לה’, שִׁבְעַת יָמִים בַּשָּׁנָה: חֻקַּת עוֹלָם לְדֹרֹתֵיכֶם, בַּחֹדֶשׁ הַשְּׁבִיעִי תָּחֹגּוּ אֹתוֹ. מב בַּסֻּכֹּת תֵּשְׁבוּ, שִׁבְעַת יָמִים; כָּל-הָאֶזְרָח, בְּיִשְׂרָאֵל, יֵשְׁבוּ, בַּסֻּכֹּת. לְמַעַן, יֵדְעוּ דֹרֹתֵיכֶם, כִּי בַסֻּכּוֹת הוֹשַׁבְתִּי אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, בְּהוֹצִיאִי אוֹתָם מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם: אֲנִי ה אֱלֹקֵיכֶם.
Vous la fêterez, cette fête du Seigneur, sept jours chaque année, règle immuable pour vos générations ; c’est au septième mois que vous la solenniserez. Vous demeurerez dans des tentes durant sept jours ; tout citoyen1 en Israël demeurera sous la tente.

Ces mots soulignent l’importance des racines de la nation juive. Elle a été libérée de l’esclavage en Égypte. Cette fête est l’occasion de célébrer la liberté, l’importance de la foi, de la persévérance, la longue histoire d’Israël et la culture juive. C’est l’occasion de rassembler toute la communauté et de rappeler l’essence même du peuple.

Une soucca extraordinaire s’érige sur la place Safra, où convergent les fidèles et les visiteurs venant du monde entier. Cette soucca gigantesque, la « plus grande du monde », a une capacité de 650 personnes et une superficie de 800 m². L’intérieur de la soucca est orné de versets bibliques relatifs à Jérusalem et de photographies de la ville sainte. Des festivités, des ateliers, des spectacles et des activités de réalité virtuelle pour tous les âges sont proposés.

Les sept jours de la fête de Souccot se déroulent dans une atmosphère de grande joie et de partage.

1 La racine du mot hébreu “הָאֶזְרָח” est אזר qui est liée à la notion d’appartenance à un peuple. Le terme est souvent employé dans un contexte légal ou administratif pour distinguer les citoyens des étrangers ou des résidents temporaires.

Agoudat Hakehilot, rue Pavée, Paris

1919

שובה ישראל עד ה’ אלוקיך
Retourne, ô Israël, à l’Éternel ton D.ieu

Ce verset tiré du livre d’Osée (14:2) est un appel à la repentance, préambule essentiel à Yom Kippour. Par cette journée de jeûne et de prières, les fidèles cherchent à se rapprocher de Dieu, à purifier leur âme et à réfléchir sur leurs actes passés.

La Synagogue Agoudat Hakehilot1, chef-d’œuvre architectural de l’Art Nouveau conçu par Hector Guimard2, se distingue par sa structure verticale, ses courbes et ses motifs uniques. L’intérieur est agencé pour maximiser l’utilisation de l’espace vertical, avec des galeries de chaque côté de la nef.

En 1941, le lendemain de Yom Kippour, des engins explosifs sont placés par des membres du M.S.R.3 devant six synagogues parisiennes4, dont celle de la rue Pavée. Ces attaques étaient perpétrées pour effrayer et persécuter la communauté juive de Paris.

1 Union des Communautés, organisation fondée pour promouvoir et défendre les valeurs et les pratiques de l’orthodoxie juive dont le siège parisien se situe à la synagogue du n°10 de la rue Pavée, (visite de la synagogue sur 360°).

2 Hector Guimard (1867-1942), architecte et designer français majeur de l’Art nouveau, célèbre pour ses créations des entrées du métro parisien et par son influence sur l’architecture et le design du début du 20e siècle.


3
Mouvement social révolutionnaire est un parti fasciste fondé en 1940 à Paris proche du régime de Vichy, dont les membres étaient, pour la plupart, issus de la La Cagoule, organisation clandestine de nature terroriste (assassinats, attentat à la bombe, sabotages et trafics d’armes), active dans les années 1930 et fondée par des dissidents de l’Action française.

4 Extrait du journal “La Feuille d’Avis de Neuchâtel et du Vignoble Neuchâtelois“, en date du samedi 4 octobre 1941 :
« Dans la nuit de jeudi à vendredi à Paris, entre 1 h et 5 h, des attentats ont eu lieu contre sept synagogues. Les synagogues de la rue de Tournelle (des Tournelles), de la rue Montespan (rue Pavée), de la rue Copernic, de Notre-Dame de Lazaret (de Nazareth), de Notre-Dame des Victoires, et la sixième située dans une rue dont on ne connaît pas encore le nom (rue Sainte-Isaure
), ont été détruites. Les dégâts sont considérables puisqu’il ne reste que les murs. Dans la synagogue de la rue Pavée, près de l’hôtel de ville, la bombe a pu être enlevée à temps. Deux personnes ont été blessées. L’amiral Bard, préfet de police, est arrivé sur les lieux et dirige l’enquête. L’attentat a été perpétré le lendemain de la fête du Grand Pardon ».

Synagogue Beth-El, Casablanca, Maroc

1949/1996

A Rosh Hashanah, nous nous rassemblons à la synagogue pour prier, méditer sur l’année écoulée et faire Techouvah. Le son du shofar évoque la ligature d’Yitzhak et annonce notre réveil spirituel. Pendant la cérémonie du Tachilkh, nous jetons symboliquement nos péchés dans l’eau, signifiant notre volonté de purification.

La Synagogue Beth-El (בית אל = Maison de D.ieu) a été inaugurée lors de Roch Hachana 5757 (1). Elle est le cœur de la communauté juive de Casablanca, témoigne de la foi et de la culture et de la longue histoire juive au Maroc, remontant à plus de 2000 ans (2).

La synagogue est construite dans un style néo-classique. Le décor intérieur incorpore des éléments de l’artisanat traditionnel marocain, notamment des gebs (3). Ses vitraux colorés et ses majestueux lustres sont également remarquables.

(1) En gematria, l’année 5757 (התשנז) a une valeur numérique de 762, correspondant au verset 14,9 de Zacharie : Et l’Éternel sera Roi sur toute la terre ; en ce jour-là, l’Éternel sera Un
                וְהָיָה יי לְמֶלֶךְ עַל כָּל הָאָרֶץ בַּיּוֹם הַהוּא יִהְיֶה יְי אֶחָד
(2) La présence juive au Maroc est attestée dès le IIe siècle AEC, notamment à Volubilis à l’époque romaine. Elle est renforcée au VIIe siècle par l’arrivée de migrants juifs de la péninsule Ibérique fuyant les persécutions wisigothes du VIIe. Puis la population juive passe sous la domination musulmane et se voit imposer le statut de dhimmis et subissent sporadiquement des persécutions. Malgré cela la communauté accueillera les juifs fuyant l’inquisition. Forte de plusieurs centaines de milliers d’individus au début du XXsiècle, une très grande partie de la communauté juive quitte le Maroc entre 1950 et 1960,
(3) Au Maroc, les maîtres artisans subliment le plâtre en le sculptant et en le ciselant pour créer de véritables chefs-d’œuvre, couvrant les murs supérieurs, les arcades et les plafonds.

Synagogue de Phanagoria, Russie

Les parachiot נִצָּבִים-וַיֵּלֶךְ (Nitsavim Vayelekh – « Debout » « Et il alla »)1, renferment une promesse biblique puissante. Au verset 30,4 :

אִם-יִהְיֶה נִדָּחֲךָ, בִּקְצֵה הַשָּׁמַיִם–מִשָּׁם, יְקַבֶּצְךָ יְיָ אֱלֹהֶיךָ, וּמִשָּׁם, יִקָּחֲךָ
Même si tes exilés sont aux extrémités du ciel, l’É-ternel, ton D-ieu, te rassemblera de là, et Il t’ira chercher.

La récente découverte de la plus ancienne synagogue du monde, lors des fouilles dans la Péninsule de Taman2 de l’antique cité grecque de Phanagoria, met en lumière cette promesse de rassembler les exilés. La synagogue aurait été en activité du Ier au VIe siècle. De nombreux artefacts ont été rassemblés par les archéologues, révélant une florissante communauté juive.

1 Deutéronome 29:9 à 31:30
2 La péninsule de Taman, située en Russie sur la rive orientale de la Mer Noire, fait face à la péninsule de Kertch en Ukraine. Ces deux péninsules séparent la mer Noire de la mer d’Azov et sont reliées par le pont le plus long d’Europe (18 km), le pont de Crimée.