Synagogue de Coni, Italie

La Parasha Mishpatim (משפטים – lois), Exode 21:1 – 24:18

La paracha commence par l’expression וְאֵלֶּה (et voici) qui introduit une nouvelle dimension à ce qui a été formulé précédemment. C’est la continuité des dix commandements. Dans cette parasha sont promulgués des lois sur les sujets suivants : la veuve, l’orphelin, la mariée, les parents, l’esclave, l’étranger, le converti, les tribunaux, les juges, les dommages causés à autrui, les princes, l’idolâtrie, le shabbat, la shmita, les fêtes, etc.

L’Orfana Del Ghetto (L’Orpheline Du Ghetto), roman écrit par Carolina Invernizio en 1899, donne un aperçu de la vie dans le ghetto de Coni où se situe la synagogue construite en 1611. En 1884, la synagogue est entièrement rénovée dans un style baroque, et une façade, ouvrant sur la rue par deux portes cintrées rappelant les tables de la loi, est ajoutée. Au rez-de-chaussée, une bibliothèque rassemble des textes sur l’histoire des Juifs du Piémont. Au premier étage dans la salle de prière se trouve une arche en bois peint, exemple de style baroque vénitien. Au deuxième étage se situe le matroneum (עזרת נשים‎ = ezrat nashim).

La communauté juive de Coni était autrefois une des plus importantes du Piémont. Maintenant réduite à quelques familles, la synagogue est cependant toujours utilisée.

Synagogue de Subotica, Serbie

Shabat Yitro (יתרו) Exode 18:1-20:23

Le Décalogue (Les Dix Paroles) est lu au cours de la sixième aliyah (20:2-17).
Les Dix Paroles sont inscrites dans deux parachioth, celle de Yitro et celle de Va’et’hanan. Une controverse est parfois soulevée, à savoir si les fidèles doivent se lever ou non durant la lecture. Se lever pourrait signifier que l’on accorde une plus grande importance à ces Dix Paroles qu’au reste de la Torah.

Dans la synagogue de Subotica, des Tables de la Loi ont été placées au sommet de l’entrée principale et au-dessus du Hekhal.

C’est la deuxième plus grande d’Europe. Elle a été conçue par les architectes Marcell Komor et Dezső Jakab. Les vitraux viennent de l’atelier de Miksa Róth et les céramiques de Zsolnay. Elle est caractéristique du style Sécession-Hongroise (courant de l’Art-Nouveau). Elle figure sur la liste des monuments culturels d’importance exceptionnelle de la République de Serbie. Elle a été rénovée en mars 2018.

Avant la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive comptait environ 6 000 membres, dont un millier seulement survécut à la Shoah. Aujourd’hui, seulement 200 Juifs vivent à Subotica.

Synagogue Abouhav de Safed

Tou BiChvat, Hag Ha’Ylanot – ט”ו בשבט, חג האילנות

Tou BiChvat est une fête d’institution rabbinique. Elle est désignée dans la Mishna comme le Nouvel An Des Arbres. Sous l’impulsion des kabbalistes de Safed, Tou BiChvat devient la célébration du renouveau de la Terre d’Israël. En 1890, pour célébrer Tou BiChvat dans l’esprit des kabbalistes, le rabbin Ze’ev Yavetz (décédé en 1924, le 18 Chevat) emmène ses élèves planter des arbres à Zikhron Yaakov. En 1907, dans cette continuité et en mémoire de Theodor Herzl, le KKL fait planter la première forêt en Israël à Houlda. Celle-ci est composée principalement d’oliviers.

La synagogue Abuhav est une synagogue séfarade construite au XVIe siècle à Safed. L’architecture du bâtiment est inspirée des enseignements kabbalistiques de rabbi Isaac Abouhav, un des grands sages de Castille du XVe siècle. Parmi ses élèves se trouvait le rabbin Ya’acov Beirav, qui s’installa à Safed et devint l’un des principaux sages de la ville. C’est peut-être lui qui apporta le plus ancien Sefer Torah de Safed écrit par Isaac Abouhav. La synagogue a été endommagée lors du tremblement de terre de 1837.

Les peintures actuelles sont de l’artiste israélienne Ziona Tagger : arbres, symboles des tribus d’Israël, instruments de musique utilisés dans le Temple, 4 couronnes (Torah, sacerdoce, royauté et rédemption), …

La Grande Synagogue Chorale de Grodno (Hrodna), Biélorussie

1905

Chabbat Chira, parchat Bechala’h (בשלח – lorsqu’il laissa partir), Exode 13:17–17:16.

La paracha Bechala’h contient la Chira (15:1-18) chantée en chœur par Moché et les hébreux et le Cantique des Femmes (15:20-21) entonné par Myriam et les femmes. Quant à la haftara (Juges 4:4–5:31), elle contient le chant (5:1-31) de Dvorah et Barak.

Les Lévites chantaient dans le Temple, mais l’émergence du chant synagogal moderne n’apparait qu’au XVIIe siècle. Au XIXe siècle les synagogues dont le rituel s’accompagne de chants choraux sont appelées synagogues chorales.

Les juifs reçoivent un droit de cité du Grand-duc Witold en 1389 et s’installent à Hrodna (Grodno). Au XIXe siècle, plus de 60% de la population est juive. La ville compte alors de nombreuses synagogues et yeshivot. La Grande Synagogue Chorale de Hrodna est construite par Ilya Frounkin, entre 1902 à 1905, dans un style très éclectique, inspiré de l’art mauresque, sur le terrain de deux anciennes synagogues, détruites lors d’incendies, l’une en 1677 et l’autre en 1899. En 1941, l’intérieur de la synagogue est vandalisé par les nazis et la riche décoration subit de lourds dégâts. Durant l’époque soviétique (1944-1991), elle est utilisée comme entrepôt. En 1991, elle est rendue à la communauté juive (0,3% de la population) et une restauration complète est effectuée entre 2012 et 2015.

Laghouat, Algérie

Parashat Bo (בא – Va), Exode 10:1–13:16.

D. envoie les trois dernières plaies : les criquets, les ténèbres et la mort des premiers-nés.

Les synagogues furent nombreuses dans les principales grandes villes d’Algérie mais aussi dans des petits villages très reculés où était pratiqué un judaïsme très ancien souvent préexistant à l’islam.

La ville de Laghouat est située sur l’Oued Mzi, au sud-est du massif du Djebel Amour, sur les contreforts de l’Atlas saharien ; elle possède une vaste palmeraie, à l’ombre de laquelle se cultivent quelques céréales et des arbres fruitiers. Les juifs occupaient la partie inférieure des quartiers Ahlaf et Ouled Serguine. Ils exerçaient des travaux pénibles et salissants. Les juifs étaient des subalternes et des hommes de peine au service des musulmans. L’année 1967, marque le départ du dernier juif de Laghouat, une femme en l’occurrence.

La région de Laghouat a eu à subir au cours du printemps de 1933 une invasion de criquets d’une telle importance que les plus vieux habitants ne se souvenaient point d’en avoir vue de semblable.

En 2020, les criquets ont envahi l’Afrique de l’Est. 360 milliards de criquets ont dévoré les récoltes à une allure effrayante. Les experts de la FAO (Food and Agriculture Organization – Organisation pour l’alimentation et l’agriculture) estiment que ce fléau pourrait devenir bien pire dans les mois qui viennent et que les insectes envahiront l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

Ces immenses nuages de criquets obscurcissent le ciel au point de faire disparaître le soleil. Si rien n’est fait, cela risque de faire des millions de morts.