Dieu appelle Avram à quitter sa terre, sa patrie et la maison de son père pour un pays qu’Il lui montrera, promettant de faire de lui une grande nation. Avram obéit et voyage avec sa femme Saraï. Dieu renouvelle Son alliance et ajoute la lettre ה (hé) à leurs noms(1). Dieu promet à Abraham un fils issu de Sarah, garantissant ainsi la continuité de l’alliance. Dans la haftarah, Isaïe rassure les Bnei Israël et leur dit que Dieu les soutiendra et leur offrira force et protection face à leurs ennemis.
Genèse 12:1 וַיֹּאמֶר יי אֶל-אַבְרָם, לֶךְ-לְךָ מֵאַרְצְךָ וּמִמּוֹלַדְתְּךָ וּמִבֵּית אָבִיךָ, אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר אַרְאֶךָּ. יְהוָהDieu dit à Avram : Va pour toi, de ta terre, de ta patrie et de la maison de ton père, vers le pays que Je te montrerai.
L’Agence Juive Pour Israël, fondée en 1929, a pour mission de représenter les Juifs et de faciliter leur immigration vers la Terre d’Israël. Elle devient un acteur central dans le développement des infrastructures juives sous mandat britannique et joue un rôle clé dans la création de l’État. Après 1948, le gouvernement israélien reprend la plupart des fonctions politiques de l’Agence, qui continue néanmoins de jouer un rôle actif dans l’immigration, l’accueil et l’intégration des Juifs du monde entier.
Le bâtiment de l’Agence Juive à Jérusalem, conçu par Arthur Loomis Harmon(2) dans les années 1930, associe les styles Bauhaus(3) et moderniste avec l’usage de la pierre de Jérusalem, typique de l’architecture locale.
1 L’ajout de la lettreה (hé) à אברם (Avram) / אברהם (Abraham) et שרי (Saraï) / שרה (Sarah) représente une élévation spirituelle, renforçant leur lien avec Dieu. 2Arthur Loomis Harmon (1870-1945) est un architecte américain connu pour son rôle dans l’architecture moderniste. 3 Le style Bauhaus, fondé en 1919 en Allemagne, privilégie la fonctionnalité et l’esthétique, influençant l’architecture et le design à travers le monde.
Noa’h et Roch Hodech Genèse 6:9 – 11:32, Nombres 28:9-15 et Isaïe 66:1-24
La paracha Noa’h relate l’histoire de Noa’h, la construction de l’arche, le déluge et l’alliance entre Dieu et l’humanité, symbolisée par l’arc-en-ciel. Elle évoque aussi la Tour de Babel et la dispersion des peuples. La Haftara met en lumière la compassion divine et la promesse de paix pour Jérusalem.
Genèse 7:13 בְּעֶצֶם הַיּוֹם הַזֶּה בָּא נֹחַ, וְשֵׁם-וְחָם וָיֶפֶת בְּנֵי-נֹחַ; וְאֵשֶׁת נֹחַ, וּשְׁלֹשֶׁת נְשֵׁי-בָנָיו אִתָּם–אֶל-הַתֵּבָה. Ce jour-là même étaient entrés dans l’arche: Noé, Sem, Cham et Japhet, fils de Noé, et avec eux la femme de Noé et les trois femmes de ses fils.
Le paquebot Normandie offrait un havre sûr en mer. Conçu par Yourkevitch(1) et les Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, il fut lancé en 1935. Long de 313 mètres, il pouvait transporter près de 2000 passagers, alliant innovation technologique et élégance art déco. En 1936, une synagogue et une cuisine kasher(2) sont aménagées à bord pour répondre aux besoins des passagers juifs.
En 1942, le navire fut réquisitionné par les États-Unis pour une conversion militaire. Malheureusement, un incendie accidentel à New York provoqua une inondation, entraînant son chavirage.
(1)Vladimir Ivanovitch Yourkevitch (1885-1964), architecte naval russo-américain d’origine russe, émigra en France après la Révolution russe et travailla pour les Chantiers de Penhoët. Il s’installa ensuite aux États-Unis, où il poursuivit sa carrière. (2)Sur les lignes de la Compagnie des Messageries Maritimes et de la Compagnie Générale Transatlantique, un service kasher était proposé à bord des paquebots Paris, Île-de-France, et plus tard du Normandie, où furent aménagés une synagogue et une cuisine kasher. En Méditerranée, des menus kasher étaient également proposés à bord du Champollion (1925) et, en 1926, du Mariette Pacha.
Chemini Atseret (Sim’hat Torah) Deutéronome 33:1 – 34:12, Nombres 29:35 – 30:1, Genèse 1:1 – 2:3 et Josué 1:1-18 et en plus en diaspora Deutéronome aussi 14:22 – 16:17 et Rois I 8:54-66
Lors de cette fête, dans le premier sefer, nous terminons la lecture du cinquième livre de la Torah. Ce passage relate les bénédictions que Moché prodigue aux Bnei Israël, l’intronisation de Josué comme nouveau guide et la mort de Moché. Le deuxième sefer concerne la fête, et dans le troisième, nous reprenons les premiers versets de Béréchit, qui relatent la création du monde.
Genèse 1:1-3 בְּרֵאשִׁית, בָּרָא אֱלֹקִים, אֵת הַשָּׁמַיִם, וְאֵת הָאָרֶץ. וְהָאָרֶץ, הָיְתָה תֹהוּ וָבֹהוּ, וְחֹשֶׁךְ, עַל-פְּנֵי תְהוֹם; וְרוּחַ אֱלֹקִים, מְרַחֶפֶת עַל-פְּנֵי הַמָּיִם. וַיֹּאמֶר אֱלֹקִים, יְהִי אוֹר; וַיְהִי-אוֹר. Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre n’était que solitude et chaos ; des ténèbres couvraient la face de l’abîme, et le souffle de Dieu planait à la surface des eaux. Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut.
La Synagogue Moché Ben Maimon(1) à Abu Dhabi, conçue par Sir David Adjaye(2) et inaugurée en février 2023, présente une structure moderne évoquant une Soucah, où la lumière pénètre librement. Elle porte le nom du célèbre auteur du MichnéTorah(3), qui affirme que la terre appartient à Dieu et qu’Il a donnée la terre d’Israël aux Juifs. Cette notion de propriété divine est également présente dans le commentaire de Rachi(4) sur Genèse 1:1, où il explique que la Torah commence par la création du monde afin que, si les nations accusent les Bnei Israël de voler les terres, ceux-ci puissent répondre : « Toute la terre appartient à Dieu, car c’est Lui qui l’a créée et l’a donnée à qui Il en juge digne » (Jérémie 27:5).
(1)Rabbi Moshe ben Maimon (1135-1204), connu sous le nom de Maïmonide ou par l’acronyme Rambam, est un éminent philosophe, théologien et codificateur juif. Son œuvre majeure est le Michné Torah. (2)Sir David Adjaye, architecte ghano-britannique de renommée internationale, né en 1966 à Dar es Salam, en Tanzanie. Anobli en 2017 par la Reine Elizabeth II pour ses contributions à l’architecture, (3)Michné Torah est une œuvre monumentale, divisée en 14 livres, qui codifie la loi juive et constitue une référence essentielle dans la tradition juive. Au chapitre Halakhot Chmita VéYovel 13:13, Maïmonide fait référence au verset : « La terre ne sera pas vendue à perpétuité, car la terre est à Moi ; car vous êtes chez Moi comme des étrangers et des résidents » (Lévitique 25:23). Au chapitre Halakhot Malakhim VéMilkhamotehem 5:6, il mentionne également le verset : « Vous prendrez possession du pays et vous y habiterez, car c’est à vous que J’ai donné le pays pour le posséder » (Nombres 33:53). (4)Rachi : Acronyme de Rabbi Chlomo Yitzhaki (1040-1105), célèbre commentateur de la Torah et du Talmud. Ses explications claires et concises, rédigées en hébreu, sont largement adoptées dans les études juives.
Soukkot et Chabbat ‘Hol HaMoedSoukkot Lévitique 22:26 – 23:44 et Nombres 29:12-16 et Zacharie 14:1-21 [Rois I 8:2-21] Nombres 33:13-34:26 ,Nombres 29:20–22 [29:17-22] et Ezéchiel 38:18-39:16
La Torah, lue pendant Soukkot, prescrit aux Juifs de vivre dans des cabanes pendant sept jours pour se rappeler la protection divine dans le désert. Dans les haftarot(2), à l’ère messianique, après la guerre des nations contre Israël, le prophète Zacharie annonce que les peuples se rassembleront pour célébrer Soukkot à Jérusalem et parallèlement Ézéchiel prédit que, lors de ces temps difficiles, Gog et Magog(3) attaqueront Israël, mais que Dieu interviendra pour les anéantir et restaurer la paix en Israël.
Lévitique 23:42 בַּסֻּכֹּת תֵּשְׁבוּ שִׁבְעַת יָמִים; כָּל-הָאֶזְרָח בְּיִשְׂרָאֵל יֵשְׁבוּ בַּסֻּכֹּת. Vous habiterez dans des cabanes pendant sept jours. Tous les natifs d’Israël habiteront dans des cabanes.
Le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme de Paris (M.A.H.J.) expose une soukkah en bois résineux peint, datant du milieu du XIXe siècle. Composée de 37 planches numérotées et décorée, notamment, d’une vue de Jérusalem, elle était destinée à une famille aisée de la région du lac de Constance. Cet objet représente un rare exemple d’art populaire juif. En 2018, un panneau manquant a été acquis, permettant à cette œuvre de retrouver son intégrité, 30 ans après son entrée dans les collections du musée.
(1) Photographies de Christophe Fouin, photographe français spécialisé dans le patrimoine et l’architecture. (2) Le Talmud Baba Batra 75a présente des visions de l’ère messianique, mettant en avant la gloire future de Jérusalem et les récompenses des justes. Il fait également allusion aux prophéties de Zacharie et d’Ézéchiel concernant la bataille finale et la rédemption d’Israël.mais aussi celles d’Isaïe (2:2-4.). (3)Rachi sur Ézéchiel 38:2 explique que Gog représente un chef, et Magog son peuple.
Yom Kippour Lévitique 16:1-34, Lévitique 18:1-30, Isaïe 57:14 – 58:14, Livre de Jonas 1:1 – 4:11, Michée 7:18-20
Les textes de Yom Kippour évoquent la repentance et la miséricorde divine. Le chapitre 16 du Lévitique décrit le rituel du bouc émissaire, symbole d’expiation, le 18 traite de la moralité et de la sainteté, quand au texte d’Isaïe il appelle à la repentance et à la justice sociale, tandis que le Livre de Jonas montre que le pardon est accessible à tous, et Michée souligne la bonté de Dieu envers ceux qui se repentent.
Lévitique 16:30 כִּי-בַיּוֹם הַזֶּה יְכַפֵּר עֲלֵיכֶם, לְטַהֵר אֶתְכֶם: מִכֹּל, חַטֹּאתֵיכֶם, לִפְנֵי יְהוָה, תִּטְהָרוּ. Car en ce jour, on fera l’expiation pour vous, afin de vous purifier ; vous serez purifiés de tous vos péchés devant l’Éternel.
Disciple de Hillel(1), Rabbi Yohanan ben Zakkai(2), l’un des principaux sages après la destruction du Second Temple, a fondé le Sanhédrin(3) de Yavné. Cette assemblée de 71 sages a joué un rôle crucial dans la préservation de la tradition juive et le développement de pratiques religieuses. Rabbi Akiba(4) a étudié à Yavné sous l’influence des sages tels que Rabbi Eliezer ben Hourcanos(5) et Rabbi Yehoshoua ben Hanania(6), qui étaient des disciples de Rabbi Yohanan ben Zakkai.
Rabbi Akiba est crédité d’avoir formalisé le rituel de Yom Kippour, ennorganisant les prières, les confessions collectives et le rituel de la Avoda(8). Grâce à son travail et à celui d’autres sages, le judaïsme a su s’adapter aux nouvelles réalités de la vie, en mettant l’accent sur l’étude de la Torah et la prière.
Les fouilles archéologiques à Yavné, dirigées par des équipes de l’Autorité des Antiquités d’Israël(9) depuis les années 2000, ont mis au jour des vestiges de la période du Second Temple. Parmi les découvertes figurent des éléments liés au Sanhédrin, tels que des inscriptions en hébreu, des objets rituels, ainsi que des structures résidentielles.
(1)Hillel HaZaken est un sage du Ier siècle avant notre ère. Il fonde l’une des deux principales écoles d’interprétation de la Torah, Beit Hillel. Il s’oppose souvent à Chammaï sur des questions de Halakha, et la plupart des décisions légales suivent son avis. En tant que nasi (président du Sanhédrin), il se distingue par son intelligence, son humilité et son ouverture d’esprit. (2)Rabbi Yohanan ben Zakkai, sage connu pour son rôle clé dans la préservation du judaïsme, fonde le Sanhédrin de Yavné, où il établit des bases pour la Halakha et l’étude de la Torah. Il est connu pour sa maxime : « Que ta maison soit un lieu de rassemblement pour les sages » (Pirkei Avot 1:4). (3)Tanaïm (singulier Tana) désigne les sages juifs de la période du Second Temple et de la Mishna (environ 10-220 EC) qui ont contribué à la transmission et à l’enseignement de la Torah orale. (4) Le Sanhédrin est une assemblée composée de 71 membres, incluant un président (nasi), un vice-président (av beit din) et 69 sages, chargée de juger et d’interpréter la loi juive. Initialement, il se réunit dans le Temple à Jérusalem, avant d’être transféré à Yavné après la destruction du Temple. Ce Sanhédrin est essentiel à la continuité de la vie juive et à l’interprétation des lois juives. (5) Rabbi Akiba est un grand sage et martyr juif des Ier et IIe siècles. D’abord berger, il devient un éminent Tana. Fondateur d’une école influente, il est connu pour ses interprétations de la Torah, plus souples que celles de Chammaï, avec la majorité des décisions halakhiques suivant ses avis. (6)Rabbi Eliezer ben Hourcanosest un Tana du Ier siècle, connu pour ses positions rigoureuses sur la loi juive, il est un défenseur strict de la tradition orale, souvent en désaccord avec ses contemporains sur des questions halakhiques. (7)Rabbi Yehoshoua ben Hanania est un Tana du Ier siècle, connu pour ses débats intellectuels avec Rabbi Eliezer ben Hourcanos, adoptant souvent une approche plus souple et pragmatique dans l’interprétation de la loi juive. (8) La Avoda désigne le rituel effectué par le Cohen Gadol lors de Yom Kippour. Depuis la destruction du Temple, ce rituel permet au fidèle de s’identifier au Cohen Gadol, soulignant ainsi l’importance de l’expiation et de la purification. (9)AAI (Autorité des Antiquités d’Israël) : Agence gouvernementale israélienne créée en 1960, responsable de la protection, de l’étude et de la préservation du patrimoine archéologique et culturel du pays.
Roch Hachana Béréchit 21:1-34 et I Samuel 1:1-2:10 et Béréchit 22:1-24 et Jérémie 31:2-20 Chabbat Haazinou (Chabbat Chouva) Deutéronome 32:1-52 et Haftara : Hosée 14:2-10 , Michée 7:18-20 , Yoël 2:15-27
Roch Hachana, Chabbat Chouva et la semaine qui suit forment un temps de profonde réflexion sur les actions passées. Ces jours sont marqués par un appel à la repentance, à la prière et à la charité, comme moyens d’alléger les décrets divins et obtenir la clémence.
Ounetanè Toquef 3 וְכָל בָּאֵי עוֹלָם יַעֲבֹרוּן לְפָנֶיךָ כִּבְנֵי מָרוֹן Et tous les habitants du monde passent devant Toi comme les fils de Maron.
Cette expression du Talmud de Babylone (Michna Roch Hachanah 16 א) enseigne que Dieu juge chaque individu de manière individuelle, comme des moutons passant un par un dans un passage étroit. Elle a été reprise dans le verset 3 du poème וּנְתַנֶּה תּוֹקֶף (Ounetanè Toquef), qui se traduit par « Nous proclamerons la puissance ». Ce poème aurait été composé en Israël à l’époque byzantine(1), mais certains l’attribuent à Amnon de Mayence(2). Il évoque à la fois l’insignifiance de l’homme et l’idée que, malgré cela, le repentir, la prière et la charité peuvent alléger les décrets divins.
La synagogue du quartier de St. John’s Wood à Londres est connu pour les 160 magnifiques vitraux conçus par l’artiste et érudit David Hillman(3). Le vitrail dédié à Roch Hachana porte l’inscription citée plus haut (Ounetanè Toquef 3). Le bâtiment actuel, situé sur Grove End Road, a été conçu par l’architecte Sir Basil Spence(4). Le style architectural de cette synagogue est moderne, caractérisé par des lignes épurées et une utilisation innovante de l’espace et de la lumière.
(1) L’étude des textes de la gueniza du Caire, a permis de conclure qu’il a été composé en terre d’Israël à l’époque byzantine. soit entre le IVe et le VIIe siècle. (2) Amnon de Mayence est un érudit respecté du XIe siècle dans la tradition juive. Selon la légende, l’archevêque de Mayence tente à plusieurs reprises de le convertir au christianisme. Ne parvenant pas à ses fins, il ordonne sa mutilation. On raconte qu’Amnon, transporté à la synagogue pendant Roch Hachana, récite la prière connue sous le nom de “Ounetanè Tokef” avant de mourir. Cette prière devient alors une partie intégrante des liturgies de Roch Hachana et Yom Kippour pour les communautés ashkénazes, italiennes et certaines communautés séfarades. (2) David Hillman (1894-1974), artiste britannique, ayant une profonde connaissance des textes bibliques et talmudiques, a créé de nombreux vitraux, dont ceux de la synagogue de St John’s Wood, ainsi que dans des lieux comme la synagogue Heichal Shlomo à Jérusalem.. (4) Sir Basil Spence (1907-1976) architecte écossais a conçu des bâtiments importants, dans un style architectural caractérisé par des lignes épurées et une utilisation innovante de l’espace et de la lumière.
Nitzavim-Vayelekh : Deutéronome 29:9–30:20 et Deutéronome 31:1-30) et Isaïe 61:10–63:9
Nitzavim-Vayelekh (נִצָּבִים – debout et וַיֵּלֶךְ – il alla) : Cette double paracha présente Moché qui rassemble le peuple d’Israël avant leur entrée en Terre promise. Il les exhorte à choisir la vie et à renouveler leur alliance avec Dieu. Elle marque également la passation des pouvoirs de Moché à Josué, soulignant le choix entre bénédiction et malédiction. La haftara(1) annonce le retour d’exil et le réconfort du peuple d’Israël.
Isaïe 56 :7 Je les amènerai sur ma sainte montagne, je les comblerai de joie dans ma maison de prières, leurs holocaustes et autres sacrifices seront les bienvenus sur mon autel וַהֲבִיאוֹתִים אֶל-הַר קָדְשִׁי, וְשִׂמַּחְתִּים בְּבֵית תְּפִלָּתִי–עוֹלֹתֵיהֶם וְזִבְחֵיהֶם לְרָצוֹן, עַל-מִזְבְּחִי: Car ma maison sera dénommée Maison des prières pour toutes les nations. כִּי בֵיתִי, בֵּית-תְּפִלָּה יִקָּרֵא לְכָל-הָעַמִּים.
Cette dernière partie du verset est gravée en lettres d’or sur le linteau de la synagogue d’Enschede, construite en 1928 par les architectes Anthonie Pieter Smits et Cornelis van de Linde(2). La synagogue est une œuvre remarquable du style moderniste, inspirée par les plans de Karel de Bazel(3). Avec ses lignes épurées et son utilisation innovante des matériaux, elle est saluée comme l’une des plus belles de la Mediene(4). En 1730, le drost(5) de la région de Twente autorise des familles juives à s’installer à Enschede. En 1913, la décision est prise de construire une nouvelle synagogue. La communauté compte alors environ 1 200 membres. Les plans sont achevés en 1919, mais les travaux débutent en 1927. En 1928, la synagogue, pouvant accueillir jusqu’à 600 personnes, est achevée. Les vitraux et mosaïques sont l’œuvre de Lambert Lourijsen(6). Pendant la guerre, comme de nombreuses communautés, les Juifs d’Enschede sont victimes des persécutions nazies. Le bâtiment, occupé par le Sicherheitsdienst(7), reste intact. Après la guerre, la synagogue est immédiatement réutilisée comme lieu de culte. En 1996, l’ensemble des cent vitraux sont restaurés par l’artiste Annemiek Punt(8). Entre 2001 et 2004, une importante campagne de restauration est menée. Le bâtiment est actuellement géré par la municipalité israélite néerlandaise de Twente(9).
1.Isaïe 61:10–63:9 : La dernière des Haftorot de Consolation, célébrant la rédemption et la consolation pour le peuple d’Israël après Ticha Béav. 2.Anthonie Pieter Smits (1884-1957) et Cornelis van de Linde (1884-1959) sont des architectes néerlandais ayant fréquemment collaboré, notamment pour la synagogue d’Enschede. 3.Karel de Bazel (1869-1923) : Architecte néerlandais connu pour son style Art déco et moderne, à l’origine des plans de la synagogue d’Enschede. 4.Une des plus belle de Medienne (één van de mooiste van de Mediene), le terme Mediene fait référence aux communautés juives situées en dehors des grandes villes historiques comme Amsterdam. 5. Le drost ou drossaard est, au Pays-Bas, un fonctionnaire administratif et judiciaire, responsable de la gestion d’une région. 6.Lambert Lourijsen (1885-1950) : Artiste et maître verrier néerlandais, créateur des vitraux et mosaïques de la synagogue d’Enschede. 7. Le Sicherheitsdienst (SD) est l’organisation de sécurité et de renseignement de la *Schutzstaffel* (SS). 8.Annemiek Punt est une artiste néerlandaise spécialisée dans les vitraux. 9.La municipalité israélite néerlandaise de Twente (*Nederlandse Israëlitische Gemeente Twente*) est l’organisation religieuse gérant les institutions juives locales et préservant le patrimoine juif dans la région de Twente.
La paracha Ki Tavo (כי תבוא – lorsque tu entreras) commence par les commandements relatifs à la déclaration des prémices et des offrandes. Elle détaille aussi les bénédictions promises en cas de respect des commandements et les malédictions en cas de désobéissance.
Deutéronome 28:12 יִּפְתַּח ה’ לְךָ אֶת אוֹצָרוֹ הַטּוֹב אֶת הַשָּׁמַיִם לָתֵת מְטַר אַרְצְךָ בְּעִתּוֹ וּלְבָרֵךְ אֵת כָּל מַעֲשֵׂה יָדֶךָ וְהִלְוִיתָ גּוֹיִם רַבִּים וְאַתָּה לֹא תִלְוֶה. L’Éternel t’ouvrira son bon trésor, le ciel, pour donner la pluie à ton pays en son temps et pour bénir toute l’œuvre de tes mains.
Dans la nouvelle synagogue de la rue Oranienburger, la lumière pénètre par des fenêtres zénithales. Inaugurée en 1866, elle a été conçue par les architectes Eduard Knoblauch et Friedrich August Stüler(1). Partiellement détruite lors des pogroms de 1938(2), elle est restée en ruines jusqu’en 1980. Inspirée du style mauresque, avec des éléments rappelant l’Alhambra de Grenade, sa coupole dorée visible de loin est l’un de ses traits distinctifs. À l’intérieur, des décorations élaborées et des vitraux colorés diffusent une lumière douce. Aujourd’hui, la synagogue abrite le Centrum Judaicum, créé en 1995 pour préserver et promouvoir l’héritage juif.
(1)Eduard Knoblauch (1801-1865) et Friedrich August Stüler (1800-1865) étaient des architectes allemands de renom. Formés à l’Académie d’architecture de Berlin sous Karl Friedrich Schinkel, ils sont connus pour leur style néoclassique et éclectique. Ils sont décédés peu avant l’inauguration de la synagogue. (2) Les pogroms de novembre 1938, connus sous le nom de « Nuit de Cristal », furent une série d’attaques violentes orchestrées par les nazis contre les Juifs en Allemagne, entraînant la destruction de synagogues et la mort de centaines de personnes.
Ki Tetze, Deutéronome 21:10 – 25:19 et Isaïe 54:1-101
Dans la paracha Ki Tetze (כי תצא — lorsque tu partiras), Moché énonce une série de lois régissant la vie sociale, y compris les relations familiales, les droits des travailleurs, et les règles de guerre, ainsi que l’obligation de construire un garde-fou sur les toits.
Deutéronome 22:8 Quand tu construiras une maison neuve, tu feras un garde-fou à ton toit. כִּי תִבְנֶה בַּיִת חָדָשׁ, וְעָשִׂיתָ מַעֲקֶה לְגַגֶּךָ
La synagogue Itzkhak Elchanan2, plus connue sous le nom de Grande Synagogue de Jérusalem est inaugurée en 1982. Construite sur l’emplacement d’une synagogue détruite pendant la guerre d’indépendance de 1948, elle est située au cœur de Jérusalem, rue King George, et peut accueillir environ 1 400 personnes. Elle est conçue par l’architecte Alexander Friedman dans un style monumental néoclassique3. Le toit est surmonté d’une coupole entourée d’une balustrade en pierre. Cette coupole, domine la salle de prière et est ornée de vitraux. Un grand vitrail4 surmonte l’Arche Sainte. La balustrade de la galerie des femmes, en bois sculpté, est ornée de motifs géométriques et de symboles juifs traditionnels. La synagogue a été conçue comme une synagogue ashkénaze, mais la disposition des sièges rappelle celle des synagogues séfarades, symbolisant l’unité du peuple juif5.
1 La haftarah de Ki Tetze est identique à celle de No’ah . Elle a pour thèmes la rédemption et la consolation. 2 Rabbi Yitzchak Elchanan Spector (1817-1896) est un grand rabbin de l’Empire russe (Lituanie et Biélorussie), reconnu pour ses compétences talmudiques exceptionnelles et ses décisions influentes. 3Monumentale : La façade mesure 40m de large sur 30m de haut. 4 Lesvitraux sont un hommage aux synagogues européennes détruites durant la Shoah et sont l’œuvre de Regina Heim et de David Pinsky. 5 Pour renforcer cette unité, à côté du chœur se trouvent deux fauteuils réservés aux grands rabbins d’Israël, ashkénaze et séfarade, et leur faisant face, deux autres fauteuils ornés des emblèmes de l’État, réservés au premier ministre et au président.
La Torah aborde l’établissement d’un système judiciaire équitable, interdit l’idolâtrie et énonce les lois de la guerre. Elle met également en avant les conditions de la créations des villes de refuge (19:1-13) pour protéger les meurtriers involontaires.
Deutéronome 19:2 שָׁלוֹשׁ עָרִים, תַּבְדִּיל לָךְ: בְּתוֹךְ אַרְצְךָ–אֲשֶׁר יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, נֹתֵן לְךָ לְרִשְׁתָּהּ. tu te réserveras trois villes dans ce pays dont l’Éternel, ton Dieu, t’accorde la possession.
La synagogue United Brethren de Hébron1 Vers 1880, pour échapper aux persécutions et à la pauvreté qu’ils subissent en Europe de l’Est, une dizaine de familles juives ashkénazes constituent une petite communauté à Hébron, dans le Connecticut. En 1940, Izzy Turshen2 conçoit un bâtiment sur un terrain donné par Benjamin Kassman. La synagogue3, achevée en septembre 1941, de style néo-géorgien, intègre des éléments Art Déco tout en restant un exemple d’architecture rurale. Des fresques de scènes d’Israël sont peintes sur les murs.
1 Dans Josué 20:7, la ville de Hébron est nommément désignée comme l’une des villes de refuge. 2 Alias Ira Turshen, artiste juif américain, né en Russie. 3 Visite de la synagogue United Brethren sur le site : Synagogues 360