Zoo Biblique, Jérusalem, Israël

1940 – relocalisation en 1993

Noa’h (נֹחַ – Noé)
Genèse 6:9–11:32 • Isaïe 54:1–55:5

La paracha Noa’h raconte le déluge, l’arche construite par Noé, et le recommencement du monde. Noé est décrit comme un homme juste, intègre dans sa génération (Gn 6:9). Il reçoit l’ordre de construire une arche pour sauver sa famille et les espèces animales. Après la pluie, Dieu établit une alliance avec l’humanité, symbolisée par l’arc-en-ciel. La haftara, pleine d’espérance, proclame que Dieu n’abandonnera jamais Israël, même après les tempêtes. Elle évoque la paix retrouvée et la promesse d’un avenir lumineux.

Genèse 6:19
וּמִכֹּל הַחַי מִכָּל-בָּשָׂר שְׁנַיִם מִכֹּל תָּבִיא אֶל-הַתֵּבָה
Et de tout être vivant, de toute chair, tu en feras entrer deux de chaque espèce dans l’arche.

Fondé en 1940 par le professeur Aharon Shulov[1], le Zoo biblique (גן החיות התנ״כי – Gan HaHayot HaTanakhi) s’est installé en 1993 sur 25 hectares dans le quartier de Malha[2], au sud-ouest de Jérusalem.
Cette relocalisation découle d’un projet lancé en 1990 par la Jerusalem Foundation[3] et la municipalité de Jérusalem, avec pour ambition de créer un zoo moderne, éducatif et culturel, ouvert à tous, et dédié aux espèces mentionnées dans la Bible.
Au cœur du parc se dresse une arche monumentale[4], entourée de 23 sculptures animalières recouvertes de mosaïques et de miroirs, réalisées entre 1991 et 1994 par l’artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle[5].
Des panneaux bibliques accompagnent les enclos, et des parcours thématiques relient les textes aux créatures vivantes. Le site accueille régulièrement des activités pédagogiques, des expositions temporaires et des événements liés aux fêtes juives.
C’est aussi un lieu de conservation[6] pour les espèces en danger.

[1] Aharon Shulov (1907–1997), zoologiste israélien né à Yelisavetgrad (Empire russe, aujourd’hui Kropyvnytskyï en Ukraine). Emprisonné pour activisme sioniste, il immigre en Palestine en 1926. Il étudie la zoologie à l’Université hébraïque de Jérusalem, obtient un doctorat à Naples, et mène des recherches en Égypte sur les soins vétérinaires en climat subtropical. En 1940, il fonde le zoo qu’il dirige pendant 43 ans. On lui doit aussi un antivenin contre le scorpion jaune. Il est l’auteur de nombreux articles scientifiques et d’un ouvrage autobiographique (The Wolf Shall Dwell with the Lamb, 1981).
[2] Malha, quartier du sud-ouest de Jérusalem, est construit sur les vestiges du village arabe de al-Maliha, évacué en 1948. Des fouilles menées dans les années 1980 ont révélé des traces d’occupation juive du Ier siècle : pressoirs à vin, citernes, poteries. Le site est proche de la vallée de Refaim, mentionnée dans Josué (15:8 ; 18:16) comme frontière du territoire de Juda.
[3] La Jerusalem Foundation – fondée en 1966 par Teddy Kollek (1911–2007), maire de Jérusalem de 1965 à 1993 – soutient des projets culturels, éducatifs et sociaux. Elle initie en 1990 le projet de relocalisation du zoo, avec un don majeur de 5 millions de dollars de la famille Tisch.
[4] L’arche de Noé du zoo, inaugurée en 1994, est une structure de 20 mètres de long, 10 mètres de large et 8 mètres de haut. Elle abrite un centre d’exposition interactif sur les récits de la Genèse, les animaux bibliques et les enjeux écologiques contemporains.
[5] Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle, dite Niki de Saint Phalle (1930–2002), est une artiste franco-américaine célèbre pour ses sculptures monumentales, colorées et ludiques. Pour le Zoo biblique de Jérusalem, elle réalise entre 1991 et 1994 une œuvre emblématique commandée par la Jerusalem Foundation, en collaboration avec l’architecte suisse Mario Botta (né en 1943).
[6] Le Zoo biblique de Jérusalem collabore avec des institutions scientifiques israéliennes et internationales pour la conservation d’espèces menacées, notamment le vautour de Rüppell, le léopard de Perse et l’ours brun de Syrie. Membre de l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA), il participe à des programmes de reproduction en captivité, soutient des initiatives de réintroduction et développe des actions d’éducation environnementale.

Observatoire, Mitzpe Ramon, Israël

1993

Beréchit (בְּרֵאשִׁית – Au commencement)
Genèse 1:1–6:8 • Isaïe 42:5–43:10

La Torah s’ouvre sur le récit de la création : lumière et ténèbres, ciel et terre, mer et vie. L’homme est façonné à l’image divine, mais la violence et la corruption s’installent. La haftara proclame que Dieu est le créateur de tout, appelant Israël à être lumière pour les nations.

Genèse 1:14
יְהִי מְאוֹרֹת בִּרְקִיעַ הַשָּׁמַיִם
Qu’il y ait des luminaires dans le firmament du ciel

Au cœur du désert du Néguev, l’Observatoire astronomique de Mitzpe Ramon, fondé en 1993, s’élève sur les hauteurs du cratère Ramon (מכתש רמון – Makhtesh Ramon), une formation géologique[1] unique au monde. Préservé de la pollution lumineuse, ce site offre une vue exceptionnelle sur les étoiles, les planètes et les nébuleuses. C’est l’un des rares endroits en Israël où l’on peut admirer[2] à l’œil nu la Voie lactée.

la Voie Lactée vue depuis Mitzpe Ramon

[1] Le cratère Ramon (Makhtesh Ramon) est une formation géologique naturelle de type « makhtesh », spécifique au désert du Néguev. Contrairement aux cratères volcaniques ou météoritiques, un makhtesh est formé par l’érosion de couches rocheuses tendres sous une couche plus résistante, créant une dépression en forme de cœur. Le cratère Ramon est le plus grand makhtesh du monde, mesurant environ 40 km de long et 2 à 10 km de large. Il révèle des strates géologiques vieilles de plus de 200 millions d’années, offrant un aperçu rare de l’histoire terrestre.
[2] L’Observatoire de Mitzpe Ramon est ouvert au public et propose des observations nocturnes guidées, notamment lors de phénomènes célestes tels que les pluies de météores ou les éclipses. Il collabore avec des institutions scientifiques internationales dans le cadre de projets de recherche et d’éducation. Le site est également utilisé pour des simulations spatiales, notamment par des chercheurs du projet D-Mars, qui étudient les conditions de vie sur Mars. Ces simulations incluent des protocoles scientifiques, des séjours en habitat confiné et des sorties en scaphandre, destinés à préparer l’exploration humaine de la planète rouge.

Codex Cairensis, Jérusalem

895

‘Hol Hamoèd Soukot (חול המועד סוכות – Demi-fête de Soukot)
Exode 33:12–34:26 • Nombres 29:26–31 • Ézéchiel 38:18–39:16

Moché demande à connaître les voies de l’Éternel. D.ieu lui révèle Ses attributs de miséricorde et renouvelle l’alliance. Ensuite, les fêtes sont rappelées, notamment celle de Soukot. Le Maftir détaille les offrandes spécifiques du jour de la fête.
Dans la Haftarah, Ézéchiel prophétise une guerre apocalyptique menée par Gog contre Israël, suivie d’un retour à la paix et à la reconnaissance universelle de D.ieu.

Ézéchiel 38:18 (pdf 492/575)
וְהָיָה בַּיּוֹם הַהוּא בְּיוֹם בּוֹא גוֹג עַל אַדְמַת יִשְׂרָאֵל
Et il arrivera en ce jour, le jour où Gog viendra contre la terre d’Israël.

Le Codex Cairensis, ou Codex Prophetarum Cairensis, est un manuscrit hébraïque du IXe siècle contenant tous les livres des Prophètes dans leur intégralité. Il a été copié en 895 par Moïse ben Asher[1], figure centrale de la tradition massorétique [2] de Tibériade.
Ce manuscrit est écrit sur parchemin, avec une calligraphie soignée et des annotations massorétiques. Conservé pendant plus d’un millénaire dans la communauté karaïte du Caire, il a été transféré en 2023 à la Bibliothèque nationale d’Israël à Jérusalem, dans un bâtiment contemporain conçu par le cabinet suisse Herzog & de Meuron, situé entre le musée d’Israël et la Knesset.

Ézéchiel 38:18–39:16

[1] Moïse ben Asher est le patriarche de la lignée des Ben Asher, massorètes de Tibériade. Il est reconnu comme l’auteur du Codex Cairensis et père d’Aharon ben Moshe ben Asher, qui établira plus tard le Codex d’Alep.
[2] Les massorètes (בעלי המסורה, ba’alei hamassora) sont les gardiens de la tradition textuelle de la Bible hébraïque. Entre le VIe et le Xe siècle, ils ont fixé la vocalisation, l’accentuation et la ponctuation du texte biblique. Leur travail méticuleux inclut le comptage des lettres, la notation des variantes et la transmission fidèle du texte.

Houqoq, Haute-Galilée, Israël

IVe–Ve siècle

Yom Kippour (יוֹם כִּפּוּר – Jour d’expiation)
Lévitique 16:1–34 ; Lévitique 18:1–30 • Nombres 29:7–11 • Isaïe 57:14–58:14 • Jonas 1:1–4:11

La Torah décrit le rituel accompli par le Grand Prêtre dans le sanctuaire : l’entrée dans le Saint des Saints, l’envoi du bouc émissaire au désert et l’aspersion du sang pour expier les fautes du peuple. Dans le second Sefer, elle détaille les sacrifices spécifiques du jour. L’après-midi, la lecture rappelle les lois de sainteté.
Dans la haftarah du matin, le prophète Isaïe exhorte à la techouva et à faire la justice. Celle de l’après-midi raconte la fuite de Jonas et le repentir de la grande cité de Ninive.

Jonas 2:1
וַיְמַן ה׳ דָּג גָּדוֹל לִבְלֹעַ אֶת-יוֹנָה
L’Éternel fit venir un grand poisson pour avaler Jonas.

Située à 12,5 km au nord de Tibériade, Houqoq (חוקוק) est mentionnée dans le livre de Josué[1]. Habité depuis l’âge du bronze (3300 AEC – 1200 AEC), le village prospéra à l’époque romaine (Ier – IIIe siècle) et byzantine (IVe – VIIe siècle).

Depuis 2011, les fouilles dirigées par Jodi Magness[2] ont révélé une synagogue monumentale du Ve siècle, construite en basalte, roche typique du paysage géologique de la région.

Son sol en mosaïque est exceptionnel par sa richesse artistique et la diversité des scènes. Celle représentant Jonas est particulièrement remarquable. Rare dans l’art juif ancien, elle montre Jonas au moment critique où il est englouti par le poisson. D’autres mosaïques sont aussi exceptionnelles : Samson à Gaza portant les portes de la ville, après les avoirs arrachées, la traversée de la mer Rouge, les explorateurs, l’arche de Noé et une scène non biblique interprétée comme une rencontre entre Alexandre le Grand et un prêtre juif.

Les murs étaient peints en rouge, rose et blanc, et les colonnes portaient des traces de plâtre coloré.

Des pièces de monnaie, des tombes creusées dans la roche et des structures annexes témoignent d’une communauté florissante.

[1] Dans la description de la frontière du territoire de Naftali (Josué 19:32–39), au verset 34 Houqoq est mentionné. Naftali signifie « mon combat ». Jacob le bénit en disant : « Naftali est une biche lâchée, il profère de belles paroles » (Genèse 49:21).
[2] Jodi Magness est professeure d’archéologie à l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill. Elle dirige les fouilles de Houqoq depuis 2011, avec une équipe internationale. Les découvertes ont été publiées dans plusieurs revues scientifiques et présentées dans des médias comme National Geographic.