Les synagogues ne sont certes pas le Temple dont la reconstruction est tant attendue, mais elles sont les témoignages de l’existence d’une vie juive passée ou présente. Bâtis dans des régions diverses et à des périodes différentes, ces édifices nourris de mémoire se révèlent être la volonté des hommes de sanctifier l’Éternel. Ma modeste contribution est d’alimenter cette mémoire semaine après semaine, fête après fête.
La Grande Synagogue de Budapest ou synagogue Dohány est considérée comme la plus grande d’Europe. Au-dessus de la porte d’entrée monumentale est inscrit le verset (Exode 25:8) :
ועשו לי מקדש ושכנתי בתוכם
Et ils me construiront un sanctuaire et je résiderai au milieu d’eux.
La synagogue a été construite, entre 1854 et 1859, par l’architecte viennois Ludwig Förster dans un style mauresque inspiré de l’Alhambra de Grenade. La décoration intérieure est due en partie à Frigyes Feszl. Lors de l’inauguration, Franz Liszt y a joué de l’orgue. Pendant la seconde guerre mondiale le bâtiment a subi de graves dommages. Sa restauration commencée en 1991, financée par l’État et par des dons privés, notamment ceux de Estée Lauder et de Tony Curtis, s’est achevée en 1998.
Devant la synagogue, une placette porte le nom de Theodor Herzl, né dans une maison voisine en 1860. Le Parc De La Mémoire contigu à la synagogue abrite le mémorial des 600 000 Martyrs juifs hongrois et celui des Justes Parmi Les Nations (Raoul Wallenberg, Carl Lutz, Gertrud Lutz-Fankhauser, Giorgio Perlasca, Ángel Sanz Briz, Angelo Rotta, Friedrich Born, qui ont sauvé des dizaines de milliers de Juifs hongrois).