
A’haré Mot ([אחרי [מות – après [la mort]) – Qédochim (קדושים – saints)
Lévitique 16:1–20:27 et Amos 9:7–15
Ces versets rassemblent des lois relatives à la sainteté, à la pureté rituelle, aux relations interdites, à la justice et à la charité.
Lévitique 19:18
וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Ce verset[1] est gravé au-dessus de la grande rosace ornée d’une étoile de David sur la façade principale de la synagogue de Versailles. Ce bâtiment, construit entre 1884 et 1886 dans un style néo-byzantin, se distingue par sa composition symétrique, ses arcs en plein cintre, ses inscriptions en hébreu et son faitage en pierre sculpté représentant les rouleaux de la Torah.
L’édifice a été conçu par l’architecte Alfred-Philibert Aldrophe[2], une figure majeure de l’architecture religieuse juive en France à la fin du XIXᵉ siècle. Sa réalisation fut rendue possible grâce au soutien financier de la philanthrope Cécile Furtado-Heine[3], à une époque marquée par l’arrivée massive de familles juives alsaciennes et lorraines après la guerre de 1870[4].
Classée monument historique depuis 2010, la synagogue reste aujourd’hui un lieu de culte actif, desservant une communauté majoritairement séfarade. Avant sa construction, les Juifs de Versailles, présents depuis le XVIIIᵉ siècle, pratiquaient leur culte dans de modestes oratoires, notamment rue de Saint-Cloud.
[1] L’inscription au dessus de la rosace combine deux versets : Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu (Deutéronome 6:5) et Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Lévitique 19:18). Au-dessus du portail central, figure également un autre verset : Béni sois-tu à ton arrivée et béni sois-tu à ton départ (Deutéronome 28:6).
[2] Alfred-Philibert Aldrophe (1834–1895), architecte français, est notamment l’auteur de la synagogue de la rue de la Victoire à Paris, une œuvre emblématique du judaïsme français.
[3] Cécile Charlotte Furtado-Heine (1821–1896), grande mécène juive, a soutenu de nombreuses œuvres sociales et religieuses, en particulier la construction d’hôpitaux et de synagogues.
[4] Après la défaite de Napoléon III à Sedan, l’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Empire allemand en 1871 entraîna l’exil de nombreuses familles juives francophones. Certaines trouvèrent refuge en France et en Algérie, tandis que d’autres s’installèrent en Suisse ou aux États-Unis, notamment en Louisiane, en Pennsylvanie et à New York. Quelques familles émigrèrent également vers l’Argentine ou le Brésil, tandis que d’autres optèrent pour l’Empire ottoman.