Ostia Antica, Italie

Vayetze (וַיֵּצֵא – Il sortit)
Genèse 28:10 – 32:3 – Séfarade : Osée 11:7 – 12:12– Ashkénaze : Osée 12:13 – 14:10

Ya‘aqov quitte Be’er-Sheva pour Haran. En chemin, il rêve d’une échelle reliant la terre au ciel, signe de la présence divine. Arrivé à Haran, il rencontre Raḥel près d’un puits, roule la pierre qui le recouvre et abreuve le troupeau de son oncle Lavan.
Il fonde sa famille en épousant Lea et Raḥel. Malgré les tromperies de son beau-père, Ya‘aqov prospère. Après vingt ans de service, il repart vers la terre de ses ancêtres.
Dans la haftara, le prophète Hoshea (Osée) rappelle que Ya‘aqov travailla pour obtenir Raḥel et garda les troupeaux, soulignant sa persévérance et sa fidélité.

Genèse 29:10
וַיָּגֶל אֶת-הָאֶבֶן מֵעַל פִּי הַבְּאֵר,
… Il roula la pierre de l’ouverture du puits

En 1961, lors des travaux de construction de la route vers l’aéroport de Fiumicino, furent mis au jour les vestiges de la synagogue d’Ostie, Ostia Antica, l’un des plus anciens édifices religieux juifs retrouvés en Méditerranée occidentale, et le seul conservé parmi les douze connus dans la Rome antique.

Sous la direction de Maria Floriani Squarciapino[1], les fouilles révélèrent une salle de prière, des colonnes ornées de menorot, un podium pour la lecture de la Torah et un puits. Ce puits montre que la synagogue ne se limitait pas à un espace liturgique, mais intégrait les fonctions essentielles de la vie communautaire.

Datée de la fin du Ier ou du début du IIᵉ siècle, la synagogue fut agrandie au cours du IIᵉ siècle puis transformée au IVᵉ siècle. Depuis 2001, elle fait l’objet de nouvelles recherches menées par l’université du Texas. En 2009, la découverte d’une inscription mentionnant les Fabii Longi Iudaei[2] dans la nécropole a permis de mieux reconstituer l’histoire de la communauté juive d’Ostie. En 2024–2025, les fouilles ont mis au jour un mikvé semi‑souterrain vieux d’environ 1 600 ans, accompagné d’objets rituels, confirmant la continuité des pratiques religieuses et l’importance de la synagogue comme centre communautaire.

[1] Maria Floriani Squarciapino (1917–2003), archéologue italienne spécialiste d’Ostie et de la Rome antique. Elle dirigea les fouilles de la synagogue d’Ostia Antica et publia La sinagoga di Ostia (Rome, 1962).
[2] L’inscription mentionnant les Fabii Longi Iudaei, découverte en 2009 dans la nécropole d’Ostie, atteste l’existence d’une famille juive portant un nom latin classique (gens Fabia, cognomen Longus) et identifiée explicitement comme « Juifs ». La transcription latine donne : Q(uintus) Fabius Longus et Fabi(a) Oppia et Fabi(a) Secunda Iudaei. Datée de l’époque julio-claudienne (27 AEC – 68 EC), elle constitue l’un des plus anciens témoignages épigraphiques de la présence juive à Ostie et illustre à la fois l’intégration des Juifs dans la société romaine et l’affirmation de leur identité religieuse.