Le Sanhédrin, Yavné, Israël

Ier siècle

Yom Kippour
Lévitique 16:1-34, Lévitique 18:1-30, Isaïe 57:14 – 58:14, Livre de Jonas 1:1 – 4:11, Michée 7:18-20

Les textes de Yom Kippour évoquent la repentance et la miséricorde divine. Le chapitre 16 du Lévitique décrit le rituel du bouc émissaire, symbole d’expiation, le 18 traite de la moralité et de la sainteté, quand au texte d’Isaïe il appelle à la repentance et à la justice sociale, tandis que le Livre de Jonas montre que le pardon est accessible à tous, et Michée souligne la bonté de Dieu envers ceux qui se repentent.

Lévitique 16:30 
כִּי-בַיּוֹם הַזֶּה יְכַפֵּר עֲלֵיכֶם, לְטַהֵר אֶתְכֶם: מִכֹּל, חַטֹּאתֵיכֶם, לִפְנֵי יְהוָה, תִּטְהָרוּ.
Car en ce jour, on fera l’expiation pour vous, afin de vous purifier ; vous serez purifiés de tous vos péchés devant l’Éternel.

Disciple de Hillel(1), Rabbi Yohanan ben Zakkai(2), l’un des principaux sages après la destruction du Second Temple, a fondé le Sanhédrin(3) de Yavné. Cette assemblée de 71 sages a joué un rôle crucial dans la préservation de la tradition juive et le développement de pratiques religieuses. Rabbi Akiba(4) a étudié à Yavné sous l’influence des sages tels que Rabbi Eliezer ben Hourcanos(5) et Rabbi Yehoshoua ben Hanania(6), qui étaient des disciples de Rabbi Yohanan ben Zakkai. 

Rabbi Akiba est crédité d’avoir formalisé le rituel de Yom Kippour, ennorganisant les prières, les confessions collectives et le rituel de la Avoda(8). Grâce à son travail et à celui d’autres sages, le judaïsme a su s’adapter aux nouvelles réalités de la vie, en mettant l’accent sur l’étude de la Torah et la prière.

Les fouilles archéologiques à Yavné, dirigées par des équipes de l’Autorité des Antiquités d’Israël(9) depuis les années 2000, ont mis au jour des vestiges de la période du Second Temple. Parmi les découvertes figurent des éléments liés au Sanhédrin, tels que des inscriptions en hébreu, des objets rituels, ainsi que des structures résidentielles.

(1) Hillel HaZaken est un sage du Ier siècle avant notre ère. Il fonde l’une des deux principales écoles d’interprétation de la Torah, Beit Hillel. Il s’oppose souvent à Chammaï sur des questions de Halakha, et la plupart des décisions légales suivent son avis. En tant que nasi (président du Sanhédrin), il se distingue par son intelligence, son humilité et son ouverture d’esprit.
(2) Rabbi Yohanan ben Zakkai, sage connu pour son rôle clé dans la préservation du judaïsme, fonde le Sanhédrin de Yavné, où il établit des bases pour la Halakha et l’étude de la Torah. Il est connu pour sa maxime : « Que ta maison soit un lieu de rassemblement pour les sages » (Pirkei Avot 1:4).
(3) Tanaïm (singulier Tana) désigne les sages juifs de la période du Second Temple et de la Mishna (environ 10-220 EC) qui ont contribué à la transmission et à l’enseignement de la Torah orale.
(4) Le Sanhédrin est une assemblée composée de 71 membres, incluant un président (nasi), un vice-président (av beit din) et 69 sages, chargée de juger et d’interpréter la loi juive. Initialement, il se réunit dans le Temple à Jérusalem, avant d’être transféré à Yavné après la destruction du Temple. Ce Sanhédrin est essentiel à la continuité de la vie juive et à l’interprétation des lois juives.
(5) Rabbi Akiba
est un grand sage et martyr juif des Ier et IIe siècles. D’abord berger, il devient un éminent Tana. Fondateur d’une école influente, il est connu pour ses interprétations de la Torah, plus souples que celles de Chammaï, avec la majorité des décisions halakhiques suivant ses avis.
(6) Rabbi Eliezer ben Hourcanos
est un Tana du Ier siècle, connu pour ses positions rigoureuses sur la loi juive, il est un défenseur strict de la tradition orale, souvent en désaccord avec ses contemporains sur des questions halakhiques.
(7) Rabbi Yehoshoua ben Hanania est un Tana du Ier siècle, connu pour ses débats intellectuels avec Rabbi Eliezer ben Hourcanos, adoptant souvent une approche plus souple et pragmatique dans l’interprétation de la loi juive.
(8) La Avoda désigne le rituel effectué par le Cohen Gadol lors de Yom Kippour. Depuis la destruction du Temple, ce rituel permet au fidèle de s’identifier au Cohen Gadol, soulignant ainsi l’importance de l’expiation et de la purification.
(9) AAI (Autorité des Antiquités d’Israël) : Agence gouvernementale israélienne créée en 1960, responsable de la protection, de l’étude et de la préservation du patrimoine archéologique et culturel du pays.

St John’s Wood, Londres, Royaume-Uni

1956

Roch Hachana
Béréchit 21:1-34 et I Samuel 1:1-2:10 et Béréchit 22:1-24 et Jérémie 31:2-20
Chabbat Haazinou (Chabbat Chouva)
Deutéronome 32:1-52 et Haftara : Hosée 14:2-10 , Michée 7:18-20 , Yoël 2:15-27

Roch Hachana, Chabbat Chouva et la semaine qui suit forment un temps de profonde réflexion sur les actions passées. Ces jours sont marqués par un appel à la repentance, à la prière et à la charité, comme moyens d’alléger les décrets divins et obtenir la clémence.

Ounetanè Toquef 3
וְכָל בָּאֵי עוֹלָם יַעֲבֹרוּן לְפָנֶיךָ כִּבְנֵי מָרוֹן
Et tous les habitants du monde passent devant Toi comme les fils de Maron.

Cette expression du Talmud de Babylone (Michna Roch Hachanah 16 א) enseigne que Dieu juge chaque individu de manière individuelle, comme des moutons passant un par un dans un passage étroit. Elle a été reprise dans le verset 3 du poème וּנְתַנֶּה תּוֹקֶף (Ounetanè Toquef), qui se traduit par « Nous proclamerons la puissance ». Ce poème aurait été composé en Israël à l’époque byzantine(1), mais certains l’attribuent à Amnon de Mayence(2). Il évoque à la fois l’insignifiance de l’homme et l’idée que, malgré cela, le repentir, la prière et la charité peuvent alléger les décrets divins.

La synagogue du quartier de St. John’s Wood à Londres est connu pour les 160 magnifiques vitraux conçus par l’artiste et érudit David Hillman(3). Le vitrail dédié à Roch Hachana porte l’inscription citée plus haut (Ounetanè Toquef 3).
Le bâtiment actuel, situé sur Grove End Road, a été conçu par l’architecte Sir Basil Spence(4). Le style architectural de cette synagogue est moderne, caractérisé par des lignes épurées et une utilisation innovante de l’espace et de la lumière.

(1) L’étude des textes de la gueniza du Caire, a permis de conclure qu’il a été composé en terre d’Israël à l’époque byzantine. soit entre le  IVe et le VIIe siècle.
(2) Amnon de Mayence est un érudit respecté du XIe siècle dans la tradition juive. Selon la légende, l’archevêque de Mayence tente à plusieurs reprises de le convertir au christianisme. Ne parvenant pas à ses fins, il ordonne sa mutilation. On raconte qu’Amnon, transporté à la synagogue pendant Roch Hachana, récite la prière connue sous le nom de “Ounetanè Tokef” avant de mourir. Cette prière devient alors une partie intégrante des liturgies de Roch Hachana et Yom Kippour pour les communautés ashkénazes, italiennes et certaines communautés séfarades.
(2) David Hillman (1894-1974), artiste britannique, ayant une profonde connaissance des textes bibliques et talmudiques, a créé de nombreux vitraux, dont ceux de la synagogue de St John’s Wood, ainsi que dans des lieux comme la synagogue Heichal Shlomo à Jérusalem..
(4) Sir Basil Spence (1907-1976) architecte écossais a conçu des bâtiments importants, dans un style architectural caractérisé par des lignes épurées et une utilisation innovante de l’espace et de la lumière.


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Enschede, Pays‑Bas

1928

Nitzavim-Vayelekh :
Deutéronome  29:9–30:20 et Deutéronome 31:1-30) et Isaïe 61:10–63:9

Nitzavim-Vayelekh (נִצָּבִים – debout et וַיֵּלֶךְ – il alla) : Cette double paracha présente Moché qui rassemble le peuple d’Israël avant leur entrée en Terre promise. Il les exhorte à choisir la vie et à renouveler leur alliance avec Dieu. Elle marque également la passation des pouvoirs de Moché à Josué, soulignant le choix entre bénédiction et malédiction. La haftara(1) annonce le retour d’exil et le réconfort du peuple d’Israël.

Isaïe 56 :7
Je les amènerai sur ma sainte montagne, je les comblerai de joie dans ma maison de prières, leurs holocaustes et autres sacrifices seront les bienvenus sur mon autel 
וַהֲבִיאוֹתִים אֶל-הַר קָדְשִׁי, וְשִׂמַּחְתִּים בְּבֵית תְּפִלָּתִי–עוֹלֹתֵיהֶם וְזִבְחֵיהֶם לְרָצוֹן, עַל-מִזְבְּחִי:
Car ma maison sera dénommée Maison des prières pour toutes les nations.
כִּי בֵיתִי, בֵּית-תְּפִלָּה יִקָּרֵא לְכָל-הָעַמִּים.

Cette dernière partie du verset est gravée en lettres d’or sur le linteau de la synagogue d’Enschede, construite en 1928 par les architectes Anthonie Pieter Smits et Cornelis van de Linde(2). La synagogue est une œuvre remarquable du style moderniste, inspirée par les plans de Karel de Bazel(3). Avec ses lignes épurées et son utilisation innovante des matériaux, elle est saluée comme l’une des plus belles de la Mediene(4).
En 1730, le drost(5) de la région de Twente autorise des familles juives à s’installer à Enschede. En 1913, la décision est prise de construire une nouvelle synagogue. La communauté compte alors environ 1 200 membres. Les plans sont achevés en 1919, mais les travaux débutent en 1927. En 1928, la synagogue, pouvant accueillir jusqu’à 600 personnes, est achevée. Les vitraux et mosaïques sont l’œuvre de Lambert Lourijsen(6).
Pendant la guerre, comme de nombreuses communautés, les Juifs d’Enschede sont victimes des persécutions nazies. Le bâtiment, occupé par le Sicherheitsdienst(7), reste intact. Après la guerre, la synagogue est immédiatement réutilisée comme lieu de culte.
En 1996, l’ensemble des cent vitraux sont restaurés par l’artiste Annemiek Punt(8). Entre 2001 et 2004, une importante campagne de restauration est menée. Le bâtiment est actuellement géré par la municipalité israélite néerlandaise de Twente(9).

1. Isaïe 61:10–63:9 : La dernière des Haftorot de Consolation, célébrant la rédemption et la consolation pour le peuple d’Israël après Ticha Béav.
2. Anthonie Pieter Smits (1884-1957) et Cornelis van de Linde (1884-1959) sont des architectes néerlandais ayant fréquemment collaboré, notamment pour la synagogue d’Enschede.
3. Karel de Bazel (1869-1923) : Architecte néerlandais connu pour son style Art déco et moderne, à l’origine des plans de la synagogue d’Enschede.
4.Une des plus belle de Medienne (één van de mooiste van de Mediene), le terme Mediene fait référence aux communautés juives situées en dehors des grandes villes historiques comme Amsterdam.
5. Le drost ou drossaard est, au Pays-Bas, un fonctionnaire administratif et judiciaire, responsable de la gestion d’une région.
6. Lambert Lourijsen (1885-1950) : Artiste et maître verrier néerlandais, créateur des vitraux et mosaïques de la synagogue d’Enschede.
7. Le Sicherheitsdienst (SD) est l’organisation de sécurité et de renseignement de la *Schutzstaffel* (SS).
8. Annemiek Punt est une artiste néerlandaise spécialisée dans les vitraux.
9. La municipalité israélite néerlandaise de Twente (*Nederlandse Israëlitische Gemeente Twente*) est l’organisation religieuse gérant les institutions juives locales et préservant le patrimoine juif dans la région de Twente.

Oranienburger, Berlin, Allemagne

1866

Ki Tavo : Deutéronome 26:1-29:8 et Isaïe 60:1-22

La paracha Ki Tavo (כי תבוא – lorsque tu entreras) commence par les commandements relatifs à la déclaration des prémices et des offrandes. Elle détaille aussi les bénédictions promises en cas de respect des commandements et les malédictions en cas de désobéissance.

Deutéronome 28:12
יִּפְתַּח ה’ לְךָ אֶת אוֹצָרוֹ הַטּוֹב אֶת הַשָּׁמַיִם לָתֵת מְטַר אַרְצְךָ בְּעִתּוֹ וּלְבָרֵךְ אֵת כָּל מַעֲשֵׂה יָדֶךָ וְהִלְוִיתָ גּוֹיִם רַבִּים וְאַתָּה לֹא תִלְוֶה.
L’Éternel t’ouvrira son bon trésor, le ciel, pour donner la pluie à ton pays en son temps et pour bénir toute l’œuvre de tes mains.

Dans la nouvelle synagogue de la rue Oranienburger, la lumière pénètre par des fenêtres zénithales. Inaugurée en 1866, elle a été conçue par les architectes Eduard Knoblauch et Friedrich August Stüler(1). Partiellement détruite lors des pogroms de 1938(2), elle est restée en ruines jusqu’en 1980. Inspirée du style mauresque, avec des éléments rappelant l’Alhambra de Grenade, sa coupole dorée visible de loin est l’un de ses traits distinctifs. À l’intérieur, des décorations élaborées et des vitraux colorés diffusent une lumière douce.
Aujourd’hui, la synagogue abrite le Centrum Judaicum, créé en 1995 pour préserver et promouvoir l’héritage juif.

(1) Eduard Knoblauch (1801-1865) et Friedrich August Stüler (1800-1865) étaient des architectes allemands de renom. Formés à l’Académie d’architecture de Berlin sous Karl Friedrich Schinkel, ils sont connus pour leur style néoclassique et éclectique. Ils sont décédés peu avant l’inauguration de la synagogue.
(2) Les pogroms de novembre 1938, connus sous le nom de « Nuit de Cristal », furent une série d’attaques violentes orchestrées par les nazis contre les Juifs en Allemagne, entraînant la destruction de synagogues et la mort de centaines de personnes.


Itzkhak Elchanan, Jérusalem, Israël

1982

Ki Tetze, Deutéronome 21:10 – 25:19 et Isaïe 54:1-10 1

Dans la paracha Ki Tetze (כי תצא — lorsque tu partiras), Moché énonce une série de lois régissant la vie sociale, y compris les relations familiales, les droits des travailleurs, et les règles de guerre, ainsi que l’obligation de construire un garde-fou sur les toits.

Deutéronome 22:8
Quand tu construiras une maison neuve, tu feras un garde-fou à ton toit.
כִּי תִבְנֶה בַּיִת חָדָשׁ, וְעָשִׂיתָ מַעֲקֶה לְגַגֶּךָ

La synagogue Itzkhak Elchanan2, plus connue sous le nom de Grande Synagogue de Jérusalem est inaugurée en 1982. Construite sur l’emplacement d’une synagogue détruite pendant la guerre d’indépendance de 1948, elle est située au cœur de Jérusalem, rue King George, et peut accueillir environ 1 400 personnes. Elle est conçue par l’architecte Alexander Friedman dans un style monumental néoclassique3. Le toit est surmonté d’une coupole entourée d’une balustrade en pierre. Cette coupole, domine la salle de prière et est ornée de vitraux. Un grand vitrail4 surmonte l’Arche Sainte. La balustrade de la galerie des femmes, en bois sculpté, est ornée de motifs géométriques et de symboles juifs traditionnels.
La synagogue a été conçue comme une synagogue ashkénaze, mais la disposition des sièges rappelle celle des synagogues séfarades, symbolisant l’unité du peuple juif5.

1 La haftarah de Ki Tetze est identique à celle de No’ah . Elle a pour thèmes la rédemption et la consolation.
2 Rabbi Yitzchak Elchanan Spector (1817-1896) est un grand rabbin de l’Empire russe (Lituanie et Biélorussie), reconnu pour ses compétences talmudiques exceptionnelles et ses décisions influentes.
3 Monumentale : La façade mesure 40m de large sur 30m de haut.
4 Les vitraux sont un hommage aux synagogues européennes détruites durant la Shoah et sont l’œuvre de Regina Heim et de David Pinsky.
5 Pour renforcer cette unité, à côté du chœur se trouvent deux fauteuils réservés aux grands rabbins d’Israël, ashkénaze et séfarade, et leur faisant face, deux autres fauteuils ornés des emblèmes de l’État, réservés au premier ministre et au président.

Hébron, Connecticut, États-Unis

1941

Choftim (שופטים – juges) Deutéronome 16:18 – 21:9. et Isaïe 51:12 – 52:12.

La Torah aborde l’établissement d’un système judiciaire équitable, interdit l’idolâtrie et énonce les lois de la guerre. Elle met également en avant les conditions de la créations des villes de refuge (19:1-13) pour protéger les meurtriers involontaires.

Deutéronome 19:2
שָׁלוֹשׁ עָרִים, תַּבְדִּיל לָךְ:  בְּתוֹךְ אַרְצְךָ–אֲשֶׁר יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, נֹתֵן לְךָ לְרִשְׁתָּהּ. 
tu te réserveras trois villes dans ce pays dont l’Éternel, ton Dieu, t’accorde la possession.

La synagogue United Brethren de Hébron1
Vers 1880, pour échapper aux persécutions et à la pauvreté qu’ils subissent en Europe de l’Est, une dizaine de familles juives ashkénazes constituent une petite communauté à Hébron, dans le Connecticut. En 1940, Izzy Turshen2 conçoit un bâtiment sur un terrain donné par Benjamin Kassman. La synagogue3, achevée en septembre 1941, de style néo-géorgien, intègre des éléments Art Déco tout en restant un exemple d’architecture rurale. Des fresques de scènes d’Israël sont peintes sur les murs.


1 Dans Josué 20:7, la ville de Hébron est nommément désignée comme l’une des villes de refuge.
2 Alias Ira Turshen, artiste juif américain, né en Russie.
3 Visite de la synagogue United Brethren sur le site : Synagogues 360

Colel ‘Habad, Israël

Colel ‘Habad de Sfat

Réhé (ראה – vois), Deutéronome 11:26 à 16:17 et Isaïe 54:11-55:5

Moché place devant les Beni-Israël la bénédiction ou la malédiction, selon leur obéissance aux lois divines. Il précise que le peuple juif doit se distinguer des peuples idolâtres. Il insiste également sur l’importance de prélever la dîme, d’être généreux envers les indigents, les orphelins et les veuves, de libérer les esclaves, et de célébrer les fêtes de pèlerinage.

Deutéronome 15:11
כִּי לֹא-יֶחְדַּל אֶבְיוֹן, מִקֶּרֶב הָאָרֶץ;
עַל-כֵּן אָנֹכִי מְצַוְּךָ,
לֵאמֹר, פָּתֹחַ תִּפְתַּח אֶת-יָדְךָ לְאָחִיךָ לַעֲנִיֶּךָ וּלְאֶבְיֹנְךָ, בְּאַרְצֶךָ.
Or, il y aura toujours des pauvres dans le pays ;
c’est pourquoi, je te fais cette recommandation :
ouvre largement ta main à ton frère, à ton pauvre et à ton nécessiteux dans ton pays.

Fondée en 1788 en Biélorussie par le rabbin Schneur Zalman1 de Liadi, Colel ‘Habad est la plus ancienne organisation caritative juive encore en activité. Dès ses débuts, des centres d’aide ont été établis à Jérusalem et à Sfat pour soutenir matériellement les Juifs les plus pauvres vivant en Terre Sainte, alors sous domination ottomane. Depuis sa création, Colel ‘Habad a considérablement élargi ses activités. Aujourd’hui, l’organisation gère un vaste réseau comprenant des cuisines communautaires, des banques alimentaires, des cliniques, des centres de jour pour enfants ainsi que des programmes d’aide pour les veuves et les orphelins. Elle est particulièrement active en Israël et a également un impact mondial.

1 Schneur Zalman de Liadi (Biélorussie, 1745-1812), connu sous le nom d’Alter Rebbe, est le fondateur du mouvement ‘Habad-Loubavitch. Il est également connu pour son œuvre majeure le Tanya (de l’araméen « enseignement »). qui intègre mysticisme et principes éthiques.




Biriya, Haute-Gallilée, Israël

Eqev, Deutéronome 7:12 à 11:25 et Isaïe 49:14-51:3

Moché souligne la bienveillance divine et exhorte les Bnei-Israël à respecter les mitsvot afin qu’ils prospèrent en Terre Promise (Deut. 11:13-15), pays “ruisselant de lait et de miel”. Dans la Haftarah, Dieu assure les Bnei-Israël de son amour et promet le rassemblement des exilés lors de la venue de Machia’h.

Deutéronome 8:7
ה’ אֱלֹריךָ, מְבִיאֲךָ אֶל-אֶרֶץ טוֹבָה: אֶרֶץ, נַחֲלֵי מָיִם–עֲיָנֹת וּתְהֹמֹת, יֹצְאִים בַּבִּקְעָה וּבָהָר.
Car l’Éternel, ton Dieu, te conduit dans un pays fortuné, un pays plein de cours d’eau, de sources et de torrents, qui s’épandent dans la vallée ou sur la montagne.

En Haute-Gallilée, la forêt du mont Biriya, principalement composée de pins de Jérusalem, abrite la synagogue de Naburiya, datant de la fin du Ier siècle, ainsi que la source Ein Naburiya, autrefois utilisée pour abreuver le bétail. Le KKL a aménagé des terrasses et planté des arbres fruitiers autour de cette source. Construite par le Palma’h1 en 1946 sur les pentes du mont, la forteresse de Biriya servait de base pour la défense de Sfat et de point de passage pour les immigrants juifs. Aujourd’hui, la forteresse est devenu un musée.

1. Créé en mai 1941, le Palma’h (פלמ »ח – פלוגות מחץ – unités de choc) est une unité d’élite de la Haganah (ההגנה – la défense), principale organisation paramilitaire sionistes de 1920 à 1948. Après la création de l’État d’Israël, elle est devenue le noyau de Tsahal (צה »ל – צבא ההגנה לישראל – Armée de défense d’Israël).



Grande Synagogue, Plzeň, Tchèquie

1893

Chabbat Vaet’hanan (ואתחנן – et je suppliai),
Paracha Deutéronome 3:23–7:11 et Haftara Yeshayahou (Isaïe) 40:1-26

Yochouha (Josué) est désigné par D-ieu pour conquérir Israël. Moché rappelle aux Bnei Israël les Dix Commandements (Paroles) et témoigne1 de l’unicité de Dieu en s’adressant au peuple d’Israel. Dans la haftarah, Yeshayahou (Isaïe) réconforte le peuple, annonce la fin de l’exil et proclame la grandeur et la puissance de D-ieu.

Isaïe 40:26
 שְׂאוּ-מָרוֹם עֵינֵיכֶם וּרְאוּ מִי-בָרָא אֵלֶּה, הַמּוֹצִיא בְמִסְפָּר צְבָאָם:
Levez les yeux en haut et voyez : Qui a créé ces choses ?

Ce verset invite à reconnaître la grandeur de D-ieu. Pour l’appréhender, les hommes construisent des monuments remarquables tels que la Grande Synagogue de Plzeň. Deux tours jumelles, de 45 mètres de haut, encadrent la façade en granit rose surmontée des Tables de la Loi. Achevée en 1893, elle a été construite par Rudolf Štech2, dans un mélange de styles gothique, baroque, romantique, néo-renaissance et et orientaliste. Puis entre 1995 et 1998. Elle est restaurée avec soin3 . Malgré la petite taille de la communauté juive actuelle, la synagogue continue de jouer un rôle vital en tant que centre spirituel et culturel. Elle accueille régulièrement des événements culturels de l’héritage juif (concerts, expositions).


1 Le Chéma : Le premier et le dernier mot du verset Deutéronome 6:4 se terminent par les lettres ע et ד, écrites dans une taille plus grande. Ces deux lettres, assemblées, forment le mot עֵד (’Èd – témoin). Ainsi, Israël témoigne de l’unicité de Dieu.
2 Initialement conçue par Max Fleischer, architecte autrichien juif, les plans sont modifiés par Emmanuel Klotz  puis par Rudolf Štech (1858–1908), un architecte tchèque  qui a étudié à Prague et Vienne et a conçu de nombreux monuments pour la ville de Plzeň.
3 Pendant l’occupation nazie, elle sert de dépôt de munitions. Après la guerre la communauté juive en reprend possession

Grotte d’Élie, Haïfa, Israël

Paracha Pin’has (Nombres 25:10 à 30:1) et la Haftarah associée (Rois I 18:46 à 19:21).

Dieu Se manifeste à Pin’has et à Élie et les récompense pour leur ferveur et leur zèle à Son égrad.

Rois I 19:12
וְאַחַר הָרַעַשׁ אֵשׁ, לֹא בָאֵשׁ יי ; וְאַחַר הָאֵשׁ, קוֹל דְּמָמָה דַקָּה.
Après le tremblement de terre, un feu ; l’Éternel n’était pas dans le feu.
Puis, après le feu, un murmure doux et léger.

La Bataille de Megiddo de 1918 est décisive. Le général Edmund Allenby, à la tête des forces britanniques, défait l’armée ottomane entraînant son effondrement et la libération de toute la région.

La Grotte d’Élie est située sur le Mont Carmel qui est réputé pour sa beauté naturelle et sa végétation luxuriante. Le murmure doux et léger du vent dans les arbres ajoute à l’atmosphère paisible et spirituelle du site. On atteint la grotte (qui est maintenant accessible à tous, et plus seulement selon la période aux chrétiens ou aux musulmans), par un escalier depuis la rue Allenby dans le bas de Haïfa.
Selon la tradition, Élie est venu prier ici avant d’appeler le feu du ciel.