
Toldot (תּוֹלְדֹת – générations)
Genèse 25:19–28:9 – Malachie 1:1–2:7
La paracha Toldot relate la naissance de Yaakov et d’Ésav, la vente du droit d’aînesse et la bénédiction d’Itz’hak. Ce dernier rouvre les puits de son père Abraham, se heurte aux habitants de Guérar, puis creuse un puits qu’il nomme Rehovot (רְחֹבוֹת) — geste marquant la fin des querelles et l’ouverture d’un espace de paix et de prospérité. La haftara tirée du prophète Malachie reprend la tension entre Israël et Édom, tout en rappelant la responsabilité morale liée à l’élection divine.
Genèse 26:22
וַיִּקְרָא שְׁמָהּ רְחֹבוֹת וַיֹּאמֶר כִּי עַתָּה הִרְחִיב ה’ לָנוּ וּפָרִינוּ בָאָרֶץ
Il l’appela Rehovot, car maintenant l’Éternel nous a donné de l’espace et nous prospérerons dans le pays.
La ville moderne de Rehovot fut fondée en 1890 par des pionniers de la Première Aliyah[1], regroupés au sein de la société Menuḥah ve‑Nahala[2]. Le nom fut proposé par Israël Belkind[3], tiré du verset de Genèse 26:22, pour affirmer l’espoir d’un territoire ouvert et fertile.
L’achat des premières parcelles de terre fut mené par des figures du Yishouv, notamment Yehoshua Hankin[4], Yehudah Goor[5] et Aharon Eliyahu Eisenberg[6], auprès d’un propriétaire arabe chrétien. Le projet privilégia dès l’origine une autonomie financière, refusant le mécénat du baron Rothschild.
L’économie locale s’appuya d’abord sur la culture des vignes, des amandiers et des agrumes.
Fondée en 1904, la Grande Synagogue Ohel Sarah porte sur sa façade l’inscription זה השער לה’ — צדיקים יבואו בו — Ceci est la porte de l’Éternel ; les justes y entreront (Psaume 118:20). Elle porte également la date hébraïque שנת תרס »ד (5654) et civile 1904.
Elle fut construite grâce aux dons des habitants et à l’engagement de la société fondatrice. Ce lieu servit non seulement aux offices religieux, mais aussi aux rassemblements communautaires. Son architecture sobre et fonctionnelle reflète les besoins d’une implantation agricole pionnière, incarnant les valeurs de simplicité, de spiritualité et de cohésion.
[1] Première Aliyah : Vague d’immigration juive en Palestine ottomane (environ 1881–1903) principalement issue d’Europe orientale et du Yémen, à l’origine de nombreuses implantations agricoles.
[2] Menuḥah ve‑Nahala : Société fondatrice de Rehovot, créée à Varsovie, omposée de pionniers cherchant autonomie et gestion locale.
[3] Israël Belkind (1861 – 1929) : éducateur, écrivain et un des fondateurs du mouvement Bilou (groupe de jeunes juifs russes pionniers dans l’installation des Juifs en Terre d’Israël). Le nom Bilou (ביל »ו) est l’acronyme du verset – בֵּית, יַעֲקֹב–לְכוּ וְנֵלְכָה – Beït Yaakov Léḥou Vénelḥa – maison de Jacob, allons et marchons. (Isaïe 2,5).
[4] Yehoshua Hankin (1864-1945) : militant sioniste responsable de la plupart des grands achats de terres de l’Organisation sioniste en Palestine ottomane, surnommé le « père de l’agriculture moderne en Israël ».
[5] Yehudah Goor (Grasovski) (1862–1950) : Éducateur, lexicographe et négociateur foncier. Né en Biélorussie, il immigra en Eretz Israël en 1887. Il participa à l’achat des terres de Rehovot. Il reçut le Prix Bialik (prix littéraire annuel décerné par la municipalité de Tel Aviv, pour récompenser des avancées significatives en littérature hébraïque) en 1946.
[6] Aharon Eliyahu Eisenberg ( 1863 – 1931) : Figure centrale du mouvement Hibbat Zion (חיבת ציון – Amour de Sion), courant pré-sioniste né dans les années 1880 en Europe de l’Est.