
Vayéchev (וישב – Et il s’installa)
Genèse 37:1 – 40:23, Amos 2:6 – 3:8
Yaaqov offre une ketonet passim[1] à son fils préfèré Yossef, signe de faveur qui provoque la jalousie de ses frères. Les rêves de Yossef annonçant sa domination sur eux attisent leur colère ; ils le vendent à des marchands en route vers l’Égypte.
Le récit est interrompu par l’histoire de Yehouda et Tamar : Yehouda refuse de donner son dernier fils en mariage[2] à Tamar, mais elle use d’un stratagème pour obtenir justice. De cette union naissent Perets et Zerach, ancêtres de la lignée messianique.
La haftara d’Amos dénonce l’injustice sociale et rappelle que la fidélité à l’alliance divine exige droiture et équité.
Genèse 37:3
וְעָשָׂה לוֹ, כְּתֹנֶת פַּסִּים.
et il lui fit une tunique multicolore.
Au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ, Paris), on peut admirer une tunique séfarade[3] multicolore provenant de Nabeul, en Tunisie. Cette pièce est un exemple remarquable de textile juif traditionnel. Confectionnée en coton et en lin, elle est ornée de bandes diagonales de rubans de soie colorés et d’un plastron brodé de motifs floraux en fils multicolores, rehaussé de lames de métal doré. D’une hauteur de 92 cm et d’une largeur de 53 cm, elle était portée lors de la cérémonie du henné précédant le mariage. Elle évoque la tunique multicolore de Yossef par sa diversité chromatique et sa finesse.
[1] Le terme Passim (פַּסִּים) apparaît en Genèse 37:3, 23, 32 (tunique de Joseph) et 2 Samuel 13:18–19 (tunique de Tamar). Le sens est multicolore ou bigarré ou bien longue jusqu’aux extrémités (interprétation rabbinique) ou a un vêtement princier ou de luxe réservé aux filles du roi (cf. Tamar, fille du roi David).
[2] Le lévirat (יבום – yibbum) est une prescription biblique : si un homme meurt sans descendance, son frère doit épouser sa veuve pour perpétuer son nom. Mentionné en Genèse 38:7–8 (Tamar et Onan) et formellement en Deutéronome 25:5–10.
[3] La qmejja est une tunique traditionnelle tunisienne, richement brodée, souvent multicolore, portée lors des cérémonies de mariage. Elle est apparentée au mot arabe qamîṣ (chemise).