Soyez saints : car Je suis Saint (קדשים תהיו: כי קדוש) : Parashat Qedoshim, Lévitique 19:1–20:27. D., par l’intermédiaire de Moïse, énumère une série de prescriptions concernant la sainteté1. Il insiste sur l’amour du prochain, de l’étranger et du respect dû aux sages.
Dès le XIIe siècle, une présence juive est attestée à Nancy, mais en 1477, le duc René II de Lorraine les fait expulser de la ville. C’est seulement en 1721 que le duc Léopold Ier de Lorraine autorise les juifs à résider à Nancy. Le 11 juin 1790, la synagogue, construite sur une zone marécageuse à l’écart des lieux de passage par Augustin-Charles Piroux, est inaugurée. On accède à l’intérieur par une porte dérobée. Du fait de l’extension urbaine, deux siècles plus tard, elle se retrouve en plein centre-ville. En 1935, après avoir été agrandie par deux fois (1841 et 1861), une nouvelle façade, œuvre d’Alfred Thomas, est mise en place. Sur cette façade est inscrit en français le verset du Lévitique (19.18)
ואהבת לרעך כמוך
TU AIMERAS TON PROCHAIN COMME TOI-MEME
Le 18 juillet 1942, Edouard Vigneron, chef du Service Des Etrangers2 de Nancy, apprend qu’une rafle doit avoir lieu le lendemain à l’aube. Il convoque tous les policiers qu’il peut joindre pour qu’ils fassent fuir tous les Juifs menacés. Il n’hésite pas à les faire accompagner à la gare, à leur faire remettre des tickets, des fausses-vraies cartes d’identité et des laissez-passer. Certains de ces policiers ont même abrité des juifs chez eux. Edouard Vigneron, son adjoint Pierre Marie et les policiers Charles Bouy, Henri Lespinasse, Charles Thouron, Emile Thiébault et François Pinot ont ainsi sauvé plus de 360 personnes3. Le 30 juin 1996, cinq d’entre eux ont reçu la médaille de Juste Parmi Les Nations4.
Dans son Livre Des Justes, Lucien Lazare décrit les circonstances précises de cette histoire et Patrick Volson s’est inspiré de ces faits pour réaliser le film Le Temps De La Désobéissance (2006).
Actuellement la communauté juive de Nancy compte environ 450 familles.
1 Elle fait suite à la parasha A’harei Mot (אחרי מות — après la mort), Lévitique 16:1–18:30, lue la semaine dernière en israel et associée avec Qedoshim ce shabbat en diaspora.
2 Service qui avait pour mission de faire appliquer les lois racistes de l’Etat français et pour collaborer avec les nazis.
3 18 Juifs furent arrêtés au lieu des 385 prévus
4 Pierre Marie, Charles Bouy, et Charles Thouron et Édouard Vigneron et François Pinot à titre posthume : Voir le site « Le service des étrangers de Nancy (Comité Français pour Yad Vashem)«