Versailles, Yvelines, France

1886

A’haré Mot ([אחרי [מות – après [la mort]) – Qédochim (קדושים – saints)
Lévitique 16:1–20:27 et Amos 9:7–15

Ces versets rassemblent des lois relatives à la sainteté, à la pureté rituelle, aux relations interdites, à la justice et à la charité.

Lévitique 19:18
וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Ce verset[1] est gravé au-dessus de la grande rosace ornée d’une étoile de David sur la façade principale de la synagogue de Versailles. Ce bâtiment, construit entre 1884 et 1886 dans un style néo-byzantin, se distingue par sa composition symétrique, ses arcs en plein cintre, ses inscriptions en hébreu et son faitage en pierre sculpté représentant les rouleaux de la Torah.

L’édifice a été conçu par l’architecte Alfred-Philibert Aldrophe[2], une figure majeure de l’architecture religieuse juive en France à la fin du XIXᵉ siècle. Sa réalisation fut rendue possible grâce au soutien financier de la philanthrope Cécile Furtado-Heine[3], à une époque marquée par l’arrivée massive de familles juives alsaciennes et lorraines après la guerre de 1870[4].

Classée monument historique depuis 2010, la synagogue reste aujourd’hui un lieu de culte actif, desservant une communauté majoritairement séfarade. Avant sa construction, les Juifs de Versailles, présents depuis le XVIIIᵉ siècle, pratiquaient leur culte dans de modestes oratoires, notamment rue de Saint-Cloud.

[1] L’inscription au dessus de la rosace combine deux versets : Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu (Deutéronome 6:5) et Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Lévitique 19:18). Au-dessus du portail central, figure également un autre verset : Béni sois-tu à ton arrivée et béni sois-tu à ton départ (Deutéronome 28:6).
[2] Alfred-Philibert Aldrophe (1834–1895), architecte français, est notamment l’auteur de la synagogue de la rue de la Victoire à Paris, une œuvre emblématique du judaïsme français.
[3] Cécile Charlotte Furtado-Heine (1821–1896), grande mécène juive, a soutenu de nombreuses œuvres sociales et religieuses, en particulier la construction d’hôpitaux et de synagogues.
[4] Après la défaite de Napoléon III à Sedan, l’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Empire allemand en 1871 entraîna l’exil de nombreuses familles juives francophones. Certaines trouvèrent refuge en France et en Algérie, tandis que d’autres s’installèrent en Suisse ou aux États-Unis, notamment en Louisiane, en Pennsylvanie et à New York. Quelques familles émigrèrent également vers l’Argentine ou le Brésil, tandis que d’autres optèrent pour l’Empire ottoman.

Pavillon de l’Eau, Paris

1828 / 2001

Tazria (תזריע – elle concevra) Metsora (מצורע – personne atteinte de tzaraat [1])
Lévitique 12:1-15:33 et Rois II 7:3-20.

Les sections Tazria-Metsora traitent les lois de pureté rituelle et les rites de purification, où l’eau symbolise le renouveau et la transition spirituelle.

Lévitique 14:8
וְכִבֶּס אֶת-בְּגָדָיו, וְרָחַץ אֶת-בְּשָׂרוֹ בַּמַּיִם–וְטָהֵר. 
Il lavera ses vêtements, baignera son corps dans l’eau, et deviendra pur.

En 1828, une pompe à feu[2] est installée entre le quai d’Auteuil et la route de Versailles pour puiser l’eau de la Seine et alimenter les réservoirs de Passy, assurant ainsi le stockage et la distribution d’eau potable. Entre 1900 et 1925, la société Pacotte & Cie remplace cette pompe par une usine élévatoire[3] moderne. L’installation comprend cinq bâtiments mêlant meulière, briques claires et rouges, ainsi que des éléments métalliques, caractéristiques du style industriel de cette période. L’usine cesse ses activités en 1955.

La Ville de Paris initie un projet de reconversion du site et en 2001, elle met l’un des bâtiments à disposition du Grand Rabbin de Paris, David Messas[4], qui fonde le centre communautaire Maguen David – Ahavat Shalom. En 2019 le rabbin Ariel Messas qui poursuit l’œuvre de son père signe un bail emphytéotique d’une durée de 50 ans avec la ville de Paris et s’accorde avec la société gestionnaire du Pavillon de l’Eau[5] pour y accueillir également des repas chabbatiques, de bar-mitsva et d’autres célébrations.

[1] Tzara’at : Affections rituelles de la peau, des vêtements ou des murs, caractérisées par des plaques blanches, des taches ou des éruptions spécifiques.
[2] Pompe à feu : Technologie reposant sur des chaudières à bois ou à charbon pour alimenter les mécanismes de pompage.
[3] Usine élévatoire : Structure destinée à élever l’eau à des hauteurs suffisantes pour alimenter les réservoirs, en utilisant des pompes et un système de filtration basique.
[4] Le rabbin David Messas : Né en 1934 à Meknès (Maroc) a étudié à la Yechiva Keter Torah de Casablanca, à Aix-les-Bains et à Grenoble. Grand rabbin de Genève (1989-1995), puis de Paris (1995-2011), il a marqué la communauté juive par son érudition et son dévouement. Il a été décoré de la Légion d’Honneur et de son équivalent marocain, la Ouissam Alaouite.

[5] Pavillon de l’Eau : En 2007, sous la maîtrise d’ouvrage d’Eau de Paris, l’architecte Vincent Brossy transforme un des bâtiments en centre dédié à la préservation des ressources et à l’accès à l’eau potable.

Worms, Allemagne

Chemini (שְׁמִינִי – huitième)
Lévitique 9:1 – 11:46 et 2 Samuel 6:1-19

La paracha Chemini(1) traite de l’inauguration du Tabernacle et la haftarah le transfert de l’Arche d’Alliance à Jérusalem, deux récits mêlant joie intense et tragédies(2).

Lévitique 10:16
ואת שעיר החטאת דרש דרש משה
Et Moïse chercha avec insistance le bouc du sacrifice pour le péché …

Le mot דרש (darash, signifiant « chercher » ou « étudier ») se trouve au centre(3) de la Torah. Cela nous enseigne que l’étude doit occuper une place centrale et fondamentale dans nos vies. Ce mot est présent dans le verset central, que Rachi(4) interprète comme la nécessité d’équilibrer le respect des commandements divins avec les réalités humaines. C’est à Troyes que Rachi écrivit ses commentaires après avoir étudié à Mayence, puis à Worms.

Worms, surnommée la petite Jérusalem de la vallée du Rhin, est un centre historique majeur du judaïsme européen. La présence d’une communauté juive y est attestée dès le début du Moyen Âge. Le quartier juif de Worms, reconstruit en 1961, abrite une synagogue romano-gothique fondée en 1034, la Maison Rachi devenue un musée en 1982, le mikvé datant du XIIe siècle, et le Heilige Sand(5).

(1) Chemini : le chiffre huit représente une transcendance au-delà du naturel et du cyclique, une élévation vers l’infini.
(2) Dans la paracha, la joie de l’inauguration du Tabernacle est assombrie par la mort de Nadav et Avihou, les fils d’Aaron. Dans la haftarah, le transfert de l’Arche d’Alliance à Jérusalem est marqué par la mort d’Ouzza, l’un des fils d’Abinadab.
(3) La paracha Chemini contient : Le verset central (le 2 923ᵉ), Le mot central דרש (39 924ᵉ), lié à la recherche et à l’étude (de la racine ד-ר-ש proviennent les mots suivants : דרש (darach – « il a étudié »), מדרש (midrach – « interprétation » ou « exégèse »), דורש (dorech – « chercheur »), דרשה (dracha – « sermon »), דרישות (drichot – « exigences »)). La lettre centrale, le ו (vav) du mot גחון (ga’hon – « ventre », levitique 11:42), lettre dont la forme symbolise la connexion entre le bas et le haut, la matière et l’esprit, ou l’humain et le divin.
(4) Rabbi Chlomo ben Itshak (רש »י – Rachi) naquit en 1040 à Troyes. À 15 ans, il étudia à Mayence auprès de Rabbi Yaakov ben Yakar. À la mort de ce dernier, en 1064, il poursuivit ses études à Worms auprès de Rabbi Itshaq Halévi haQadosh. À 30 ans, en 1070, il retourna à Troyes. Là, il fonda une école, se maria, travailla à sa vigne et rédigea ses célèbres commentaires. Il mourut à Troyes en 1105.
(5) Heilige Sand est l’appellation allemande de la plus ancienne nécropole juive conservée en Europe. Elle signifie littéralement « sable sacré ». Plus de 2 000 tombes y sont répertoriées, dont celle de Rabbi Meir de Rothenburg (1215-1293), le Maharam, une figure majeure du judaïsme médiéval ashkénaze. Maharam est l’acronyme de Morénou HaRav Rabbi Meir (מוהר »ם), signifiant « Notre maître, le rabbin Meir ».

Mémorial des Forces Blindées, Latrun

1982

7e Jour de Pessa’h
Exode 13:17–15:26, Nombres 28:19-25, Samuel II  22:1–51,

Dans la Torah, le Cantique de la Mer, chanté par Moché, est suivi du chant de Myriam et des femmes. La Haftarah, quant à elle, exalte Dieu en glorifiant sa puissance et ses actes de salut

Exode 15:3
ה’ אִישׁ מִלְחָמָה ה’ שְׁמו
L’Éternel est le maître des batailles ; Éternel est son nom !

Dans le verset suivant, l’Éternel détruit les chars égyptiens.
Le Musée des Forces Blindées (יד לשריון – Yad La-Shiryon) présente des reconstitutions grandeur nature de chars antiques utilisés par les civilisations égyptienne et assyro-babylonienne.
Le musée propose aussi une impressionnante collection de plus de 200 chars et véhicules blindés provenant d’Israël et d’autres pays, dont certains capturés aux armées ennemies(1) par Israël.
Le bâtiment principal, une forteresse Tegart(2) aux murs extérieurs profondément marqués par des impacts, abrite une bibliothèque où sont conservées les informations sur chaque soldat israélien du corps des blindés tombé au combat. La synagogue Tzror Ha-Haïm(3) ajoute une dimension spirituelle à ce lieu de mémoire. Quant à la tour de la forteresse, elle a été transformée en Tour des Larmes(4). Le musée dispose également d’un grand amphithéâtre et d’un auditorium.
À l’extérieur, le Mur des Noms, où sont gravés les noms des soldats du corps blindé tués au combat, rend hommage à leur mémoire. Un château d’eau où est installé un char Sherman à la place du réservoir est devenu le logo du musée.

(1) Blindés capturés ou détruits par Israël :
Égypte : Guerre d’indépendance (1948-1949) : 30 à 50 blindés ; Guerre des Six Jours (1967) : environ 700 blindés ; Guerre de Kippour (1973) : environ 1 100 blindés.
Syrie : (1967) : 100 à 150 unités ; (1973) : près de 1 000 blindés, principalement sur le plateau du Golan ; Conflit au Liban (1982) : environ 300 blindés.
Jordanie : (1967) : environ 200 unités.
(2) Forteresse Tegart : Du nom de l’officier de police britannique Charles Augustus Tegart, qui les a conçues. Ces forteresses, construites dans les années 1930-1940, durant le Mandat britannique, avaient pour but de renforcer la sécurité face aux soulèvements arabes.
(3) Tzror Ha-Haïm (צרור החיים) : Cette expression (signifiant « Lien de la vie » ou « Faisceau de la vie ») est tirée de Samuel I.25:29. Elle évoque l’idée que l’âme des défunts est liée à la vie éternelle. L’Arche Sainte du XVIIIe siècle, présente dans la synagogue, a été offerte par la communauté juive de Pise.
(4) Tour des Larmes : une installation composée de plaques d’acier récupérées d’un tank couvrant tous les murs, où de l’eau s’écoule symbolisant les larmes versées pour les soldats du corps des blindés tombés au combat. Cette œuvre a été conçue par Danny Karavan (1930-2021), un sculpteur israélien réputé pour ses sculptures environnementales qui invitent les visiteurs à interagir avec l’espace. Parmi ses créations emblématiques figurent le Chemin des Droits de l’Homme à Nuremberg et le Chemin de la Paix en Israël.

Haggadah Dorée, Londres

1320-1330

Tzav (צו – prescris), Chabbat Hagadol, Pessa’h
Lévitique 6:1 à 8:36, Malachie 3:4 à 3:24 , Exode 12:21 à 12:51. Nombres 28:16 à 28:25, Josué 5:2 à 6:1

Préparatifs en vue de la délivrance :
Dans Tzav, sont prescrites les lois relatives aux sacrifices. Le texte décrit également la consécration des prêtres et de leurs vêtements. Le prophète Malachie annonce le retour d’Élie avant le « grand et redoutable jour de l’Éternel ». Il appelle le peuple(1) à la repentance et à la justice. La lecture de la Torah du premier jour de Pessa’h relate les derniers préparatifs avant la sortie d’Égypte ; le maftir détaille les sacrifices spécifiques à Pessa’h, et la haftarah évoque ceux offerts lors de l’entrée en Terre promise.

Exode 12:42
לֵיל שִׁמֻּרִים הוּא לַיי, לְהוֹצִיאָם מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם: הוּא-הַלַּיְלָה הַזֶּה לַיי, שִׁמֻּרִים לְכָל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל לְדֹרֹתָם.
Ce fut une nuit de veille pour l’Éternel, pour les faire sortir du pays d’Égypte ; c’est la nuit que les enfants d’Israël doivent observer pour l’Éternel, au cours de leurs générations.

La Haggadah Dorée est un manuscrit hébraïque enluminé, probablement d’origine catalane, réalisé entre 1320 et 1330 sur vélin. Elle est ornée de quatorze miniatures, composées de quatre scènes sur fond doré, dans un style haut-gothique. Le texte est rédigé en calligraphie sépharade carrée. Ce manuscrit aurait été emporté en Italie par des Juifs expulsés d’Espagne en 1492. La reliure italienne du XVIIe siècle, en peau de mouton marron foncé, est ornée de motifs en forme d’éventails. Elle est conservée à la British Library sous la référence MS 27210.

(1) Le Talmud de Jérusalem (Meguila 1:11) suggère que le nom Malachie (מַלְאָכִי – Malakhi, signifie Mon messager) pourrait être un pseudonyme, indiquant une mission universelle. Par ailleurs, des exégètes comme Rachi et Ibn Ezra, dans leurs commentaires sur Malachie soulignent que « le nom de Dieu sera grand parmi les nations », reflète une vision où le message prophétique de Malachie englobe toutes les nations.

Cité Edmond Safra, Shoham

~2000

Péqoudei (פקודי – inventaires) et Chabbat Ha’Hodech ( החודש – du renouveau)
Exode 38:21–40:38, Exode 12:1–20, et Ézéchiel 45:16–46:18.

La Torah fait l’inventaire des matériaux utilisés pour le Michkan, où la présence divine prend place. Elle donne les instructions pour les préparatifs de Pessa’h et la sanctification(1) du mois de Nissan. La Haftarah de Chabbat Ha’hodesh aborde des lois relatives au troisième Temple.

Exode 39:6
 וַיַּעֲשׂוּ אֶת-אַבְנֵי הַשֹּׁהַם, מֻסַבֹּת מִשְׁבְּצֹת זָהָב, מְפֻתָּחֹת פִּתּוּחֵי חוֹתָם, עַל-שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל
Ils préparèrent les pierres d’onyx, les enchâssèrent dans des montures d’or et les gravèrent, à la manière de sceaux, aux noms des fils d’Israël.

La Cité Edmond Safra(2) (קרית אדמונד ספרא – Qiriat Edmond Safra) à Shoham (שֹׁהַם – Onyx) rassemble divers commerces et services, parmi lesquels plusieurs synagogues représentant les traditions séfarades, ashkénazes, ‘habad et yéménites. Elle est située dans un quartier dont les rues portent les noms des pierres(3) du pectoral du grand prêtre (חֹשֶׁן מִשְׁפָּט – Ḥoshen Mishpat – pectoral du jugement) : Odem (אֹדֶם – Rubis), Pitdah (פִּטְדָה – Topaze), Bareket (ברקת – Émeraude), Sapir (סַפִּיר – Saphir), Yahalom (יהלום – Diamant), Leshem (לֶשֶׁם – Opale), et Tarshish (תַּרְשִׁישׁ – Béryl). Ce choix toponymique illustre l’effort conscient de relier l’héritage spirituel aux lieux modernes de vie.

(1) Quatre nouvels ans sont mentionnés dans la Michna (Roch Hachana 1:1) :
– Le 15 Chevat Tou Bichevat, Nouvel An des Arbres, sert de référence pour déterminer l’année agricole des fruits d’un arbre. Cela permet d’appliquer les lois relatives à la dîme et aux offrandes agricoles.
– Le 1er Nissan, Nouvel An pour les Rois et les Fêtes, marque le début du cycle des mois dans le calendrier juif. Il est associé à la sortie d’Égypte (Exode 12:2 , Chabbat Ha’Hodech).
– Le 1er Eloul, Nouvel An pour le Bétail, est la date où l’on calcule la dîme du bétail pour l’offrir en sacrifice au Temple.
– Le 1er Tichri Roch Hachana, Nouvel An Universel, marque le début de l’année civile. C’est le jour où le monde est jugé par HaChem.
(2) Banquier et philanthrope libano-brésilo-monégasque issu d’une famille séfarade, Edmond Jacob Safra (1932-1999) a fondé plusieurs institutions financières prestigieuses. Il s’est distingué pour son soutien à des causes humanitaires, éducatives et culturelles. Sa mémoire continue d’être honorée par la Fondation Edmond J. Safra.
(3) Exode 36:11-14 : À première vue, les pierres Nofek (
נֹפֶךְ – malachite), Shevo (שְׁבוֹ – Agate), Ahlamah (אַחְלָמָה – Améthyste) et Yashfeh (יָשְׁפֵה – Jaspe) ne semblent pas figurer dans ce quartier
La traduction des noms des pierres fines et précieuses est incertaine.

Académie Bezalel, Jérusalem

2023

Vayaqhel (ויקהל – et il rassembla) et Para Adouma (פָּרָה אֲדֻמָּה – vache rousse)
Exode 35;1–38:20 et Nombres 19:1-22 et Ézéchiel 36:16-38.

Inspirés par D.ieu, Bezalel, Oholiav, Hiram et d’autres artisans d’exception ont su transformer des matériaux en œuvres sacrées d’une rare finesse.

Exode 35:31
 וַיְמַלֵּא אֹתוֹ, רוּחַ אֱלֹהִים, בְּחָכְמָה בִּתְבוּנָה וּבְדַעַת, וּבְכָל-מְלָאכָה.            
Il l’a rempli d’un souffle divin, d’habileté, de jugement, de science, d’aptitude pour tous les arts.

Fondée en 1906 à Jérusalem par Boris Schatz(1), l’Académie Bezalel d’Art et de Design est la plus ancienne institution d’enseignement supérieur en Israël. Soutenue par l’État depuis 1969, elle incarne un symbole d’élévation culturelle et spirituelle. En 2023, l’Académie a emménagé dans un campus moderne conçu par le cabinet d’architecture SANAA(2). Ce nouvel espace reflète l’engagement de l’Académie pour l’innovation et la créativité, et son rayonnement contraste fortement avec l’obscurantisme imposé par les terroristes(3) contrôlant Sanaa.

(1) Boris Schatz (1862-1932) est un pionnier de l’art juif moderne, éducateur et entrepreneur. Visionnaire, il a créé une institution où l’art juif s’ancre dans la tradition.
(2) SANAA (Sejima and Nishizawa and Associates, du nom des fondateurs Kazuyo Sejima (née en 1956) et Ryue Nishizawa (né en 1966)) est un cabinet d’architecture japonais renommé pour ses conceptions lumineuses, épurées et innovantes . Leur travail leur a valu de nombreuses distinctions, dont le prestigieux prix Pritzker en 2010.

(3) Les Houthis, groupe terroriste chiite soutenu par l’Iran, ont pris le contrôle de Sanaa, capitale du Yémen, en 2014.

‘Honi HaMe’aguel, Hatzor-Haglilit

Ta’anit Esther (תַּעֲנִית אֶסְתֵּר – jeûne d’Esther, Pourim (פּוּרִים – sorts)
Exode 32:11-14, Exode 34:1-10, Isaïe 55:6-56:8, Meguila
Ki Tissa (כִּי תִשָּׂא – lorsque tu élèveras), Para Adouma (פָּרָה אֲדֻמָּה – vache rousse)
Exode 30:11-34:35, Nombres 19:1-22 et Ézéchiel 36:16-38.

La miséricorde divine se révèle à travers le renouvellement de l’alliance avec Israël. L’homme est appelé à prendre conscience des fautes commises, à s’appuyer sur la puissance de la prière et à reconnaître la nécessité de la purification spirituelle. Enfin, D.ieu promet la rédemption à Son peuple.

Ézéchiel 36:25 :
« וְזָרַקְתִּי עֲלֵיכֶם מַיִם טְהוֹרִים וּטְהַרְתֶּם מִכָּל־טֻמְאוֹתֵיכֶם וּמִכָּל־גִּלּוּלֵיכֶם אֲטַהֵר אֶתְכֶם »
Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures et de toutes vos idoles, Je vous purifierai.

Honi HaMe’aguel (1) (חוני המעגל – Honi, le traceur de cercles) est un sage d’Israël du Ier siècle, réputé pour sa capacité à voir ses prières pour la pluie exaucées (Traité Ta’anit 23a (2)). Lorsque Dieu n’envoya pas la pluie sur Israël, on demanda à ‘Honi HaMe’aguel de prier pour qu’elle tombe. Il pria, mais la pluie ne tomba pas. Alors, il traça un cercle, se tint au milieu et dit : « Maître du monde ! Tes enfants se sont tournés vers moi. Je jure sur Ton Grand Nom que je ne bougerai pas d’ici jusqu’à ce que Tu aies pitié de Tes enfants ». Il commença à pleuvoir doucement, puis avec violence. Alors, il réclama des pluies de bénédiction, et les pluies bienfaisantes tombèrent.

(1) ע.ג.ל. même racine hébraïque pour « veau » (עגל) et « cercle » (מעגל).
(2) Le traité Ta’anit (
תענית – jeûne) traite principalement des pratiques et des prières relatives aux jeûnes d’ordonnance prophétique et rabbinique.

Temple d’Abraham, Gaza

2023

Tetsavéh (תצוה – tu commanderas) – Zakhor (זכור – souviens-toi)
Exode 27:20 – 30:10, Deutéronome 25:17-19 et Samuel I 15:2-34

La paracha Tetsavéh décrit les objets sacrés et les rituels du sanctuaire. La lecture de la Torah pour Zakhor raconte l’attaque des Amalécites contre Israël à la sortie d’Égypte, et celle de la Haftarah Zakhor relate l’histoire du roi Saül et de la bataille contre les Amalécites.

Deutéronome 25:17
זָכוֹר, אֵת אֲשֶׁר-עָשָׂה לְךָ עֲמָלֵק, בַּדֶּרֶךְ, בְּצֵאתְכֶם מִמִּצְרָיִם.
Souviens-toi de ce que t’a fait Amaleq, lors de votre voyage, au sortir de l’Egypte.

Tsahal est intervenue dans la bande de Gaza à la suite des pogroms perpétrés par des groupes terroristes(1), des civils « innocents » et des membres de l’UNRWA. Le 8 novembre 2023, pour la première fois depuis des décennies, des soldats de Tsahal ont prié dans la synagogue(2), datant du VIe siècle, près du port de Gaza. Quelques jours plus tard, ils ont aménagé un bâtiment dans le nord de Gaza afin d’en faire une synagogue. Cette synagogue, nommée Heikhal Avraham (היכל אברהם – Temple d’Abraham), affiche à l’entrée un panneau, mis à jour quotidiennement, indiquant les horaires de prière.

(1) Notamment le ‘Hamas (חמאס), une organisation terroriste palestinienne fondée en 1987, qui vise à détruire l’État d’Israël. Elle est responsable de nombreux attentats contre des civils et des soldats israéliens. Son nom est un acronyme est un homophone du mot hébreux ‘hamas (חָמַס) qui signifie « prendre par la force », « faire du mal », « opprimer » ou « violenter ».
(2) Voir l’article de HebdoSyna de mai 2023.

Stora synagogan, Stockholm, Suède

1870

Téroumah (תְּרוּמָה – contribution), Roch ‘Hodech (רֹאשׁ חֹדֶשׁ – début du mois (nouvelle lune)), Chekalim (שְׁקָלִים – sicles)

Hallel(1) (Roch ‘Hodech), la section de la Torah pour Téroumah : Exode 25:1 – 27:19, pour Roch ‘Hodech : Nombres 28:1-15, pour Chekalim : Exode 30:11-16 et haftarah Chekalim : Rois II : 11:17 – 12:17 (les achkénazim commencent à 12:1), et celle de Roch ‘Hodech les versets Isaïe 66:1 et 66:24 ou 66:23.

Tous ces textes ont un lien fort avec le Temple et le service divin, qu’il s’agisse de sa construction, de son entretien ou du déroulement du culte .

Exode 25:8
וְעָשׂוּ לִי, מִקְדָּשׁ; וְשָׁכַנְתִּי, בְּתוֹכָם.
Ils me construiront un sanctuaire, et je résiderai au milieu d’eux.

La Grande Synagogue de Stockholm, Stora synagogan, arbore sur une façade ce verset Exode 25:8 en lettres dorées sur un fond rouge, encadré par une bordure décorative.

C’est la plus grande des trois synagogues de la ville. Sa construction a débuté en 1867 sous la direction de l’architecte Fredrik Wilhelm Scholander(2) dans le style néo-mauresque, une influence courante dans l’architecture des synagogues européennes du XIXe siècle. Elle a été inaugurée le 16 septembre 1870(3). Elle peut accueillir environ 900 personnes et comprend des balcons réservés aux femmes selon la tradition juive orthodoxe. La bimah (estrade de lecture) est située à l’avant, et un orgue est installé à l’étage, reflétant l’influence du judaïsme réformé allemand, alors dominant en Suède.

La Grande Synagogue de Stockholm est un bâtiment classé(4), protégé par la loi en raison de son importance historique et architecturale.

(1) Le Hallel est composé des Psaumes 113 à 118. Pour le petit Hallel, on ne récite pas les 11 premiers versets des Psaumes 115 et 116. Le Hallel complet est récité aux trois fêtes de pèlerinage et à Hanoucca, tandis que le petit Hallel est récité à Roch ‘Hodech, les six derniers jours de la fête de Pessah, et à Yom Ha’atsmaout.
(2) Fredrik Wilhelm Scholander (1816-1881) est un architecte, artiste et professeur suédois, formé à l’Académie royale des beaux-arts de Stockholm et spécialisé dans le style historiciste (tendance occidentale du XIXe siècle cherchant à renouveler l’architecture en puisant dans des styles anciens. Des styles « néo » vont ainsi éclore : néo-classicisme, néo-baroque, néo-gothique…).
(3) Juste avant Yom Kippour, le 8 Tishri 5631.
(4) La liste des bâtiments protégés est établie par le Riksantikvarieämbetet, le service du patrimoine national de Suède qui est responsable de la conservation du patrimoine culturel en Suède.