Maghen Abraham, Beyrouth, Liban

1925

Paracha Ki Tavo (כי תבוא — lorsque tu entreras), Deutéronome 26:1-29:8.

 Deutéronome – 26 – דְּבָרִים
:ה וְעָנִיתָ וְאָמַרְתָּ לִפְנֵי יי אֱלֹקיךָ, אֲרַמִּי אֹבֵד אָבִי, וַיֵּרֶד מִצְרַיְמָה, וַיָּגָר שָׁם בִּמְתֵי מְעָט; וַיְהִי-שָׁם, לְגוֹי גָּדוֹל עָצוּם וָרָב
5 Et tu diras à haute voix devant l’É-ternel, ton D.ieu : Un Araméen a [voulu] anéantir mon ancêtre. Il est descendu en Egypte et y a résidé en petit nombre et il est devenu là un peuple grand, puissant et nombreux.1

L’Araméen, c’est Laban2 (לבן), frère de Rébecca, père de Léa et Rachel, oncle et beau-père de Jacob. C’est un personnage retors qui a trompé Jacob, puis l’a poursuivi dans l’intention de l’anéantir (voir Genèse 31, versets 29 et 30).
Le nom Liban vient de la même racine לבן signifiant blanc, en référence au manteau neigeux qui recouvre les montagnes en hiver.

Les premiers signes de présence juive au Liban remontent en 132, à la suite de la révolte de Bar Kokhba3 contre l’empire romain. En 1920, l’État libanais est créé par la France4 à la suite du démantèlement de l’Empire ottoman. En 1926, une constitution est adoptée. Elle donne l’égalité et la liberté de culte à tous les libanais5. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le Liban accueille quelques familles ashkénazes fuyant le génocide. En 1948, à la déclaration d’indépendance de l’État d’Israël, de nombreux juifs fuient les pays arabes belligérants (Syrie, Irak, Jordanie) et certains émigrent au Liban. Actuellement, il y a environ 4.000 Juifs libanais, dont la moitié travaillent à l’étranger notamment à Chypre et en Grèce.

La synagogue Maghen Abraham6 est connue pour avoir été la plus belle du Moyen-Orient. Abandonnée et endommagée durant la Guerre du Liban (1975-1990), sa rénovation entreprise en 2010 s’est achevée en 2019.


1 La traduction est celle de Rachi, d’après l’interprétation du Sifri, et c’est aussi la version que l’on trouve dans la Hagada.
2 לבן הארמי – Lavan (blanc) ha-arami (l’Araméen).

3 Ben Kozevah » (בן כוזבה) ou « Ben Koziva » (בן כוזיבא). Grâce à l’archéologie, on sait que son nom était en réalité Shimon Bar (ou Ben) Koseva (שמעון בר כוסבא ou בר כוסבה). 
4 Mandat de la Société des Nations.

5 Chapitre 2 de la Constitution libanaise :
Article 7 Tous les Libanais sont égaux devant la loi. Ils jouissent également des droits civils et politiques et sont également assujettis aux charges et devoirs publics, sans distinction aucune.
Article 8 La liberté individuelle est garantie et protégée. Nul ne peut être arrêté ou détenu que suivant les dispositions de la loi. Aucune infraction et aucune peine ne peuvent être établies que par la loi.
Article 9 La liberté de conscience est absolue. En rendant hommage au Très Haut, l’État respecte toutes les confessions et en garantit et protège le libre exercice à condition qu’il ne soit pas porté atteinte à l’ordre public. Il garantit également aux populations, à quelque rite qu’elles appartiennent, le respect de leur statut personnel et de leurs intérêts religieux.

6 בית הכנסת מגן אברהם – synagogue bouclier d’Abraham

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