Maquette du Temple, Musée de Jérusalem, Israël

1966

La paracha כִּי-תָבוֹא‎ (Ki Tavo – Quand tu entreras)1 aborde les thèmes des offrandes et des cérémonies associées à l’entrée dans la Terre Promise. Cette paracha met en évidence l’importance de s’engager envers D. et de respecter Ses commandements afin de mériter Ses bénédictions..

Le verset 26,2 indique le lieu dédié aux offrandes :

וְלָקַחְתָּ מֵרֵאשִׁית כָּל-פְּרִי הָאֲדָמָה אֲשֶׁר תָּבִיא מֵאַרְצְךָ אֲשֶׁר יי אֱלֹהֶיךָ נֹתֵן לָךְ וְשַׂמְתָּ בַּטֵּנֶא וְהָלַכְתָּ אֶל-הַמָּקוֹם אֲשֶׁר יִבְחַר יי אֱלֹהֶיךָ לְשַׁכֵּן שְׁמוֹ שָׁם
Tu prendras les prémices de tous les fruits du sol que tu récolteras de la terre que le S. ton D. te donne, et tu les déposeras dans un panier, puis te rendras au lieu choisi par le S. ton D. pour y établir Son Nom.

Ce lieu choisi, c’est Jérusalem. Les deux Temples y furent érigés avant d’être détruits.
Au Musée d’Israël à Jérusalem, à proximité de la Knesset et de la Cour Suprême, une remarquable maquette2 de la ville à l’époque du Second Temple est exposée. S’étendant sur 2 000 m², elle a été minutieusement conçue sous la supervision de l’historien et géographe israélien Michael Avi-Yonah3 pour l’hôtel Holyland4. Inaugurée en 1966, elle a été transférée au musée d’Israël en 2006. Cette maquette restitue avec précision le Second Temple et l’ensemble de la vieille ville de Jérusalem.

1 Deutéronome 26,1-29,8
2 Élaborée principalement à partir des écrits de Flavius Josèphe.
3 Michael Avi-Yonah (1904 à Lviv
(ex Lemberg), Ukraine – 1974 à Jérusalem) est un archéologue et historien israélien. En 1919, au cours de la troisième aliyah, il émigre avec ses parents en Palestine mandataire.
4 Cette initiative vit le jour en 1966 grâce à la commande du banquier Hans Kroch (1887-1970), propriétaire de l’hôtel Holyland, qui la fit construire en mémoire de son fils Yaakov, tombé au combat lors de la guerre d’indépendance de 1948.

Urban Adamah, Berkeley, Californie

2010

La paracha כי תצא (Ki Tetzé – lorsque tu partiras)1 aborde une diversité de lois et d’instructions morales, mettant en avant l’importance de l’inclusion, de la justice sociale et du respect de la nature. Elle offre des directives pour vivre en harmonie avec autrui et pour mettre en pratique les principes éthiques du judaïsme au quotidien.

Le verset 24,19 souligne l’importance de la gentillesse, de la solidarité et de l’amour envers ceux qui sont dans le besoin, en harmonie avec les principes du judaïsme :

כִּי תִקְצֹר קְצִירְךָ בְשָׂדֶךָ וְשָׁכַחְתָּ עֹמֶר בַּשָּׂדֶה, לֹא תָשׁוּב לְקַחְתּוֹ–לַגֵּר לַיָּתוֹם וְלָאַלְמָנָה, יִהְיֶה
Quand tu feras la moisson de ton champ, si tu oublies dans ce champ une gerbe, ne retourne pas la prendre, mais qu’elle reste pour l’étranger, l’orphelin ou la veuve.

L’association Urban Adamah incarne ces valeurs en liant la pratique agricole, la tradition juive et les enseignements de la Torah. Elle promeut des méthodes agricoles durables tout en favorisant le développement individuel, la justice sociale et la solidarité au sein de la communauté. Située à West Berkeley, cette ferme communautaire confessionnelle accueille les participants pour un programme de trois mois. Ils y reçoivent une formation agricole ainsi qu’une pratique spirituelle juive basée sur les valeurs de « חסד » (Hessed – gentillesse), de « צדקה » (Tzedaka – justice) et d' »אהבה » (Ahavha – amour).

1 Deutéronome 21:10-25:19

La Maison Sublime, Rouen, France

~ 1100

La Paracha שופטים (Choftim – juges)1 que nous lisons ce chabbat est directement liée à la justice.

Découverte2 en 1979, la Maison Sublime de Rouen est considérée comme le plus ancien monument juif de France. C’est un ensemble architectural3 de style roman situé au cœur du Palais de Justice de Rouen. Il servait à la fois de synagogue et d’école rabbinique. L’importance de la communauté juive médiévale de Rouen suggère que le bâtiment devait fonctionner comme tribunal rabbinique4. Une double cavité plus profonde était certainement le mikvé.

L’inscription וְהַבַּיִת הַזֶּה יִהְיֶה עֶלְיוֹן (Et que cette maison soit sublime)4 gravée sur un mur lie l’idée de grandeur, de dignité et de justice.

Pour une visite 👉

1 Deutéronome 16,18 – 21,9.
2
Norman Golb, paléographe américain spécialiste des manuscrits hébreux et judéo-arabes, avait pressenti cette découverte après avoir étudié des parchemins hébreux provenant de la genizah du Caire. On sait aujourd’hui que la première implantation juive en Normandie remonte à l’époque gallo-romaine et que l’empire carolingien a créé un Royaume Juif  à Rouen.
3 La thèse d’un bâtiment à usage mixte est défendue par la médiéviste et paléographe française Judith Olszowy-Schlanger..
4 La désignation d’un roi d’Israel est évoqué dans la paracha et l’inscription qui donne son nom au bâtiment est extraite de Rois I 9,8
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