Dijon, Côte D’Or, France

vitraux des douze tribus d’Israel
1879

Matot (מטותTribus), Nombres 30:2-32:42. 
[…] ב וַיְדַבֵּר מֹשֶׁה אֶל-רָאשֵׁי הַמַּטּוֹת, לִבְנֵי יִשְׂרָאֵל לֵאמֹר
2 Moïse parla aux chefs des tribus des enfants d’israël,
en ces termes […]

La synagogue Fondation Ed Kahn qui se trouve en face de rue du Rabbin Elie Cyper[1] à Dijon a été construite en 1879. Elle est située dans un quartier[2] ou la présence juive est attestée depuis le XIIe siècle. En 1394, les juifs sont expulsés de la ville et n’y reviendront qu’après la Révolution française.

Nommé en janvier 1939 rabbin de la Communauté de Dijon, Elie Cyper est mobilisé neuf mois après comme capitaine-aumônier. Il est fait prisonnier en mai 1940, mais il s’évade immédiatement. Il reprend du service comme aumônier jusqu’à sa démobilisation en août 1940. Ensuite, Il devient le rabbin des réfugiés. Lors de l’occupation de Dijon par les allemands (1940-1944), le chanoine Felix Kir[3], alors conseiller-municipal fait transformer la synagogue en entrepôt de vêtements pour éviter sa destruction et avertit le rabbin Elie Cyper pour qu’il sauve les objets de culte. À partir de mai 1943, Elie Cyper est actif dans le groupe de résistance, Combat[4]. Il est arrêté par la Gestapo, le 8 avril 1944, le premier jour de la fête de Pessah. Il est déporté et assassiné par les Nazis à Kovno, Lituanie-Estonie, à l’âge de 35 ans, le 15 mai 1944. La population dijonnaise et des réseaux de passeurs permirent à la moitié des juifs dijonnais, notamment à l’épouse du rabbin Cyper et à ses 2 filles d’échapper à la déportation.

La synagogue de Dijon est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (15 mars 1989). De style néo-byzantin, l’édifice, œuvre de l’architecte dijonnais Alfred Sirodot[5], est composé d’une nef centrale et de deux bas-côtés, interrompus par un transept comportant deux petites tourelles. Le chœur est coiffé d’une coupole octogonale. Les ornements de décoration ont été réalisés par Jules Schanovki (sculptures), Léon Leniept (peintures) et Eugène Oudinot[6] (vitraux, notamment ceux symbolisant les douze tribus).


[1] Elie Cyper est né en Ukraine en 1908. Il est décoré de la Croix de Guerre 1939-1945, de la Médaille de la Résistance Française et de la Médaille de l’Ordre de la Libération.
[2] Les rues de la Petite-Juiverie où se trouvait une synagogue (actuellement rue Piron), des Juifs (rue Buffon) et de la Grande-Juiverie (rue Charrue).
[3] Félix Kir (1876-1968) prêtre, homme politique et résistant (Commandeur de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945, Médaille de la Résistance Française, …), il donna son nom à une recette de cocktail à base de vin blanc aligoté (vin vif et frais) et crème de cassis. Lorsqu’il se rendait à l’Assemblée, il emportait un cabas contenant le nécessaire pour confectionner des kirs qu’il offrait à ses compagnons.
[4] Le plus important des huit grands mouvements de Résistance français créé par Henri Frenay (Henri Frenay Sandoval, 1905-1988) et Berty Albrecht (née Berthe Pauline Mariette Wild, en 1893 à Marseille et décédée le 31 mai 1943 à la prison de Fresnes).
[5] Philippe Auguste Alfred Sirodot (1831-1900).
[6] Eugène-Stanislas Oudinot de La Faverie, dit Eugène Oudinot (1827-1889), est un peintre-verrier français. Il a aussi réalisé des vitraux pour la synagogue de la Victoire à Paris.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *