Nuée de Lumière (Projet de Fin d’Etudes)

(Genèse 1:3) :
וַיֹּאמֶר אֱלֹקִים, יְהִי-אוֹר; וַיְהִי-אוֹר
Et D–ieu dit : « Que la lumière soit », et la lumière fut.

Il y a quelques années, une étudiante a présenté son projet de fin d’études1 pour construire une synagogue en banlieue parisienne. Ce projet s’inspire de la prière de la pluie, « Tikoun Haguechem, » qui évoque les bénédictions divines et la lumière qui inonde la terre. Cette prière est récitée à Chemini Atseret, la fête de la joie pour la Torah, célébrant la lumière spirituelle et l’unité de la communauté.

La conception architecturale représente le nuage, symbole de légèreté, d’impalpabilité et d’irréalité. La synagogue est conçue comme une multitude de gouttelettes de lumière à travers des pavés de verre, créant un espace spirituel. La lumière extérieure, traversant les pavés de verre, illumine la salle de prière, mettant en valeur l’armoire de la Torah et le pupitre de lecture.

1 Nuée de Lumière : Où trouver le livret ?

Dernière minute :
Le Codex Sassoon, la plus ancienne et la plus complète Bible connue, sera exposé en permanence au Musée du Peuple Juif de l’ANU à partir du 11 octobre. Ce manuscrit remarquable est vieux de plus de 1 100 ans. Il a été acquis pour environ 38 millions de dollars lors d’une vente aux enchères publique organisée par Sotheby’s à New York et offert à la collection du Musée du Peuple Juif de l’ANU grâce à une généreuse donation.

La plus grande soucca du monde revient à Jérusalem

Au chapitre 23, aux versets 41 à 43 du Livre du Lévitique, il est écrit :

מא וְחַגֹּתֶם אֹתוֹ חַג לה’, שִׁבְעַת יָמִים בַּשָּׁנָה: חֻקַּת עוֹלָם לְדֹרֹתֵיכֶם, בַּחֹדֶשׁ הַשְּׁבִיעִי תָּחֹגּוּ אֹתוֹ. מב בַּסֻּכֹּת תֵּשְׁבוּ, שִׁבְעַת יָמִים; כָּל-הָאֶזְרָח, בְּיִשְׂרָאֵל, יֵשְׁבוּ, בַּסֻּכֹּת. לְמַעַן, יֵדְעוּ דֹרֹתֵיכֶם, כִּי בַסֻּכּוֹת הוֹשַׁבְתִּי אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, בְּהוֹצִיאִי אוֹתָם מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם: אֲנִי ה אֱלֹקֵיכֶם.
Vous la fêterez, cette fête du Seigneur, sept jours chaque année, règle immuable pour vos générations ; c’est au septième mois que vous la solenniserez. Vous demeurerez dans des tentes durant sept jours ; tout citoyen1 en Israël demeurera sous la tente.

Ces mots soulignent l’importance des racines de la nation juive. Elle a été libérée de l’esclavage en Égypte. Cette fête est l’occasion de célébrer la liberté, l’importance de la foi, de la persévérance, la longue histoire d’Israël et la culture juive. C’est l’occasion de rassembler toute la communauté et de rappeler l’essence même du peuple.

Une soucca extraordinaire s’érige sur la place Safra, où convergent les fidèles et les visiteurs venant du monde entier. Cette soucca gigantesque, la « plus grande du monde », a une capacité de 650 personnes et une superficie de 800 m². L’intérieur de la soucca est orné de versets bibliques relatifs à Jérusalem et de photographies de la ville sainte. Des festivités, des ateliers, des spectacles et des activités de réalité virtuelle pour tous les âges sont proposés.

Les sept jours de la fête de Souccot se déroulent dans une atmosphère de grande joie et de partage.

1 La racine du mot hébreu « הָאֶזְרָח » est אזר qui est liée à la notion d’appartenance à un peuple. Le terme est souvent employé dans un contexte légal ou administratif pour distinguer les citoyens des étrangers ou des résidents temporaires.

Agoudat Hakehilot, rue Pavée, Paris

1919

שובה ישראל עד ה’ אלוקיך
Retourne, ô Israël, à l’Éternel ton D.ieu

Ce verset tiré du livre d’Osée (14:2) est un appel à la repentance, préambule essentiel à Yom Kippour. Par cette journée de jeûne et de prières, les fidèles cherchent à se rapprocher de Dieu, à purifier leur âme et à réfléchir sur leurs actes passés.

La Synagogue Agoudat Hakehilot1, chef-d’œuvre architectural de l’Art Nouveau conçu par Hector Guimard2, se distingue par sa structure verticale, ses courbes et ses motifs uniques. L’intérieur est agencé pour maximiser l’utilisation de l’espace vertical, avec des galeries de chaque côté de la nef.

En 1941, le lendemain de Yom Kippour, des engins explosifs sont placés par des membres du M.S.R.3 devant six synagogues parisiennes4, dont celle de la rue Pavée. Ces attaques étaient perpétrées pour effrayer et persécuter la communauté juive de Paris.

1 Union des Communautés, organisation fondée pour promouvoir et défendre les valeurs et les pratiques de l’orthodoxie juive dont le siège parisien se situe à la synagogue du n°10 de la rue Pavée, (visite de la synagogue sur 360°).

2 Hector Guimard (1867-1942), architecte et designer français majeur de l’Art nouveau, célèbre pour ses créations des entrées du métro parisien et par son influence sur l’architecture et le design du début du 20e siècle.


3
Mouvement social révolutionnaire est un parti fasciste fondé en 1940 à Paris proche du régime de Vichy, dont les membres étaient, pour la plupart, issus de la La Cagoule, organisation clandestine de nature terroriste (assassinats, attentat à la bombe, sabotages et trafics d’armes), active dans les années 1930 et fondée par des dissidents de l’Action française.

4 Extrait du journal « La Feuille d’Avis de Neuchâtel et du Vignoble Neuchâtelois« , en date du samedi 4 octobre 1941 :
« Dans la nuit de jeudi à vendredi à Paris, entre 1 h et 5 h, des attentats ont eu lieu contre sept synagogues. Les synagogues de la rue de Tournelle (des Tournelles), de la rue Montespan (rue Pavée), de la rue Copernic, de Notre-Dame de Lazaret (de Nazareth), de Notre-Dame des Victoires, et la sixième située dans une rue dont on ne connaît pas encore le nom (rue Sainte-Isaure
), ont été détruites. Les dégâts sont considérables puisqu’il ne reste que les murs. Dans la synagogue de la rue Pavée, près de l’hôtel de ville, la bombe a pu être enlevée à temps. Deux personnes ont été blessées. L’amiral Bard, préfet de police, est arrivé sur les lieux et dirige l’enquête. L’attentat a été perpétré le lendemain de la fête du Grand Pardon ».

Synagogue Beth-El, Casablanca, Maroc

1949/1996

A Rosh Hashanah, nous nous rassemblons à la synagogue pour prier, méditer sur l’année écoulée et faire Techouvah. Le son du shofar évoque la ligature d’Yitzhak et annonce notre réveil spirituel. Pendant la cérémonie du Tachilkh, nous jetons symboliquement nos péchés dans l’eau, signifiant notre volonté de purification.

La Synagogue Beth-El (בית אל = Maison de D.ieu) a été inaugurée lors de Roch Hachana 5757 (1). Elle est le cœur de la communauté juive de Casablanca, témoigne de la foi et de la culture et de la longue histoire juive au Maroc, remontant à plus de 2000 ans (2).

La synagogue est construite dans un style néo-classique. Le décor intérieur incorpore des éléments de l’artisanat traditionnel marocain, notamment des gebs (3). Ses vitraux colorés et ses majestueux lustres sont également remarquables.

(1) En gematria, l’année 5757 (התשנז) a une valeur numérique de 762, correspondant au verset 14,9 de Zacharie : Et l’Éternel sera Roi sur toute la terre ; en ce jour-là, l’Éternel sera Un
                וְהָיָה יי לְמֶלֶךְ עַל כָּל הָאָרֶץ בַּיּוֹם הַהוּא יִהְיֶה יְי אֶחָד
(2) La présence juive au Maroc est attestée dès le IIe siècle AEC, notamment à Volubilis à l’époque romaine. Elle est renforcée au VIIe siècle par l’arrivée de migrants juifs de la péninsule Ibérique fuyant les persécutions wisigothes du VIIe. Puis la population juive passe sous la domination musulmane et se voit imposer le statut de dhimmis et subissent sporadiquement des persécutions. Malgré cela la communauté accueillera les juifs fuyant l’inquisition. Forte de plusieurs centaines de milliers d’individus au début du XXsiècle, une très grande partie de la communauté juive quitte le Maroc entre 1950 et 1960,
(3) Au Maroc, les maîtres artisans subliment le plâtre en le sculptant et en le ciselant pour créer de véritables chefs-d’œuvre, couvrant les murs supérieurs, les arcades et les plafonds.

Synagogue de Phanagoria, Russie

Les parachiot נִצָּבִים-וַיֵּלֶךְ (Nitsavim Vayelekh – « Debout » « Et il alla »)1, renferment une promesse biblique puissante. Au verset 30,4 :

אִם-יִהְיֶה נִדָּחֲךָ, בִּקְצֵה הַשָּׁמַיִם–מִשָּׁם, יְקַבֶּצְךָ יְיָ אֱלֹהֶיךָ, וּמִשָּׁם, יִקָּחֲךָ
Même si tes exilés sont aux extrémités du ciel, l’É-ternel, ton D-ieu, te rassemblera de là, et Il t’ira chercher.

La récente découverte de la plus ancienne synagogue du monde, lors des fouilles dans la Péninsule de Taman2 de l’antique cité grecque de Phanagoria, met en lumière cette promesse de rassembler les exilés. La synagogue aurait été en activité du Ier au VIe siècle. De nombreux artefacts ont été rassemblés par les archéologues, révélant une florissante communauté juive.

1 Deutéronome 29:9 à 31:30
2 La péninsule de Taman, située en Russie sur la rive orientale de la Mer Noire, fait face à la péninsule de Kertch en Ukraine. Ces deux péninsules séparent la mer Noire de la mer d’Azov et sont reliées par le pont le plus long d’Europe (18 km), le pont de Crimée.

Maquette du Temple, Musée de Jérusalem, Israël

1966

La paracha כִּי-תָבוֹא‎ (Ki Tavo – Quand tu entreras)1 aborde les thèmes des offrandes et des cérémonies associées à l’entrée dans la Terre Promise. Cette paracha met en évidence l’importance de s’engager envers D. et de respecter Ses commandements afin de mériter Ses bénédictions..

Le verset 26,2 indique le lieu dédié aux offrandes :

וְלָקַחְתָּ מֵרֵאשִׁית כָּל-פְּרִי הָאֲדָמָה אֲשֶׁר תָּבִיא מֵאַרְצְךָ אֲשֶׁר יי אֱלֹהֶיךָ נֹתֵן לָךְ וְשַׂמְתָּ בַּטֵּנֶא וְהָלַכְתָּ אֶל-הַמָּקוֹם אֲשֶׁר יִבְחַר יי אֱלֹהֶיךָ לְשַׁכֵּן שְׁמוֹ שָׁם
Tu prendras les prémices de tous les fruits du sol que tu récolteras de la terre que le S. ton D. te donne, et tu les déposeras dans un panier, puis te rendras au lieu choisi par le S. ton D. pour y établir Son Nom.

Ce lieu choisi, c’est Jérusalem. Les deux Temples y furent érigés avant d’être détruits.
Au Musée d’Israël à Jérusalem, à proximité de la Knesset et de la Cour Suprême, une remarquable maquette2 de la ville à l’époque du Second Temple est exposée. S’étendant sur 2 000 m², elle a été minutieusement conçue sous la supervision de l’historien et géographe israélien Michael Avi-Yonah3 pour l’hôtel Holyland4. Inaugurée en 1966, elle a été transférée au musée d’Israël en 2006. Cette maquette restitue avec précision le Second Temple et l’ensemble de la vieille ville de Jérusalem.

1 Deutéronome 26,1-29,8
2 Élaborée principalement à partir des écrits de Flavius Josèphe.
3 Michael Avi-Yonah (1904 à Lviv
(ex Lemberg), Ukraine – 1974 à Jérusalem) est un archéologue et historien israélien. En 1919, au cours de la troisième aliyah, il émigre avec ses parents en Palestine mandataire.
4 Cette initiative vit le jour en 1966 grâce à la commande du banquier Hans Kroch (1887-1970), propriétaire de l’hôtel Holyland, qui la fit construire en mémoire de son fils Yaakov, tombé au combat lors de la guerre d’indépendance de 1948.

Urban Adamah, Berkeley, Californie

2010

La paracha כי תצא (Ki Tetzé – lorsque tu partiras)1 aborde une diversité de lois et d’instructions morales, mettant en avant l’importance de l’inclusion, de la justice sociale et du respect de la nature. Elle offre des directives pour vivre en harmonie avec autrui et pour mettre en pratique les principes éthiques du judaïsme au quotidien.

Le verset 24,19 souligne l’importance de la gentillesse, de la solidarité et de l’amour envers ceux qui sont dans le besoin, en harmonie avec les principes du judaïsme :

כִּי תִקְצֹר קְצִירְךָ בְשָׂדֶךָ וְשָׁכַחְתָּ עֹמֶר בַּשָּׂדֶה, לֹא תָשׁוּב לְקַחְתּוֹ–לַגֵּר לַיָּתוֹם וְלָאַלְמָנָה, יִהְיֶה
Quand tu feras la moisson de ton champ, si tu oublies dans ce champ une gerbe, ne retourne pas la prendre, mais qu’elle reste pour l’étranger, l’orphelin ou la veuve.

L’association Urban Adamah incarne ces valeurs en liant la pratique agricole, la tradition juive et les enseignements de la Torah. Elle promeut des méthodes agricoles durables tout en favorisant le développement individuel, la justice sociale et la solidarité au sein de la communauté. Située à West Berkeley, cette ferme communautaire confessionnelle accueille les participants pour un programme de trois mois. Ils y reçoivent une formation agricole ainsi qu’une pratique spirituelle juive basée sur les valeurs de « חסד » (Hessed – gentillesse), de « צדקה » (Tzedaka – justice) et d' »אהבה » (Ahavha – amour).

1 Deutéronome 21:10-25:19

La Maison Sublime, Rouen, France

~ 1100

La Paracha שופטים (Choftim – juges)1 que nous lisons ce chabbat est directement liée à la justice.

Découverte2 en 1979, la Maison Sublime de Rouen est considérée comme le plus ancien monument juif de France. C’est un ensemble architectural3 de style roman situé au cœur du Palais de Justice de Rouen. Il servait à la fois de synagogue et d’école rabbinique. L’importance de la communauté juive médiévale de Rouen suggère que le bâtiment devait fonctionner comme tribunal rabbinique4. Une double cavité plus profonde était certainement le mikvé.

L’inscription וְהַבַּיִת הַזֶּה יִהְיֶה עֶלְיוֹן (Et que cette maison soit sublime)4 gravée sur un mur lie l’idée de grandeur, de dignité et de justice.

Pour une visite 👉

1 Deutéronome 16,18 – 21,9.
2
Norman Golb, paléographe américain spécialiste des manuscrits hébreux et judéo-arabes, avait pressenti cette découverte après avoir étudié des parchemins hébreux provenant de la genizah du Caire. On sait aujourd’hui que la première implantation juive en Normandie remonte à l’époque gallo-romaine et que l’empire carolingien a créé un Royaume Juif  à Rouen.
3 La thèse d’un bâtiment à usage mixte est défendue par la médiéviste et paléographe française Judith Olszowy-Schlanger..
4 La désignation d’un roi d’Israel est évoqué dans la paracha et l’inscription qui donne son nom au bâtiment est extraite de Rois I 9,8
.

Synagogue d’Eldridge Street, New York, États-Unis

1887

Chéla’h Lekha (שלח לך – envoie pour toi), Livre des Nombres, chapitres 13 à 15.
Moché envoie douze explorateurs découvrir la Terre Promise. À leur retour et à l’exception de Caleb et Josué, les explorateurs déclarent que la conquête en est impossible, semant le doute au milieu du peuple qui se lamente. D-ieu condamne cette génération à mourir dans le désert. Ensuite, Dieu prescrit les lois des prélèvements agricoles et exige le respect du Chabbat. Enfin, Dieu ordonne le port des tzitzit pour se souvenir des mitzvot et ne pas s’en détourner.

La synagogue Eldridge Street est fondée en 1887 par des immigrants juifs venus explorer cette nouvelle terre. L’architecte Peter Harrison a conçu le bâtiment, qui présente un mélange de styles gothique et mauresque. Les vitraux colorés à dominance bleue font écho aux fils des tzitzit. Après restauration, la synagogue ouvre en 2007 en tant que musée et lieu de culte actif, préservant ainsi l’histoire de la communauté juive de New York.

Tempio Maggiore, Rome, Italie

1904

La Paracha Bahalotera (Nombres 8 à 12) relate la préparation de la Ménorah, la purification des Lévites, l’établissement de Pessa’h Cheni, ainsi qu’un encart entre le récit des cailles et celui des explorateurs.

Certains commentateurs considèrent cet encart (10, 35-36) délimité par les lettres ׆ (nun inversé), comme un hymne. Ces versets, évoquent les déplacements de l’Arche Sainte et appellent D.ieu à intervenir en faveur du peuple d’Israël.

Le Tempio Maggiore di Roma, également connu sous le nom de Grande Synagogue de Rome, a été construit entre 1901 et 1904 par un groupe d’architectes italiens1 dirigé par Domenico Costanzi2. Cet édifice présente un mélange de styles architecturaux modernes et éclectiques, combinant des éléments néo-romains, néo-byzantins et mauresques pour créer une esthétique unique et impressionnante. L’Arche Sainte est considérée comme la plus grande du monde. Elle abrite le contenu essentiel des enseignements et des valeurs de la foi juive.

1 Notamment Osvaldo Armanni et Vincenzo Costa
2 Entrepreneur juif italien qui a construit de grands hôtels à Rome, ainsi que le Teatro Reale dell’Opera.